Au moins 53 personnes ont péri dans quatre attentats au Pakistan dimanche, au moment même où le premier ministre britannique David Cameron, en visite dans ce pays, appelait à une action énergique contre le terrorisme.

Les deux attentats les plus meurtriers ont respectivement fait 28 morts près d'une mosquée chiite à Quetta (sud-ouest) et 17 morts dans la banlieue de Peshawar (nord-ouest).

À Quetta, un kamikaze qui visait une mosquée chiite a fait exploser sa ceinture d'explosifs avant de parvenir au lieu de culte, faisant 28 morts et plus de 50 blessés, a annoncé la police.

L'attentat suicide a eu lieu dans la banlieue très peuplée de Hazara Town, qui héberge une importante communauté chiite à la périphérie de Quetta.

«Vingt-huit personnes ont péri tuées et plus de 51 ont été blessées», a déclaré le haut responsable de la police, Mir Zubair.

Selon Akbar Hussain Durrani, ministre de l'Intérieur de la province du Baloutchistan, dont Quetta est la capitale, le kamikaze a fait exploser sa ceinture à un point de contrôle installé par des volontaires du quartier à moins de 50 mètres de la mosquée.

«Les prières du soir venaient de s'achever à la mosquée et la plupart des victimes, dont six femmes et un enfant, sont des chiites», a précisé M. Durrani à l'AFP.

D'autre part, au moment où David Cameron s'entretenait avec le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif à Islamabad, un attentat à la voiture piégée ayant visé les forces de police pakistanaises a causé la mort de 17 personnes et fait 46 blessés dans une banlieue de Peshawar, près des zones tribales semi-autonomes, bastions des talibans et des groupes liés à Al-Qaïda, a indiqué un responsable.

Dix-sept personnes, dont au moins quatre enfants et une femme, ont péri dans cet attentat à Badaber, et 46 ont été blessées, dont deux enfants et une femme, a indiqué aux journalistes Jamil Shah, un porte-parole de l'hôpital Lady Reading de Peshawar.

La police a déclaré que la plupart des victimes étaient des civils car la bombe qui visait les forces chargées de la surveillance des frontières a explosé sur un marché très fréquenté.

Cet attentat n'a pas été revendiqué, mais les talibans pakistanais, dont l'insurrection a débuté il y a sept ans, faisant des milliers de morts, visent souvent les forces de l'ordre.

À Islamabad, le premier ministre britannique a déclaré que la lutte contre le terrorisme requérait une «réponse énergique et sans compromis», de même que des investissements dans le domaine de l'éducation et des mesures contre la pauvreté».

Le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a condamné l'attentat: «le Pakistan a payé le plus lourd tribut en pertes humaines et financières. En conséquence nous allons nous attaquer à l'extrémisme et au terrorisme avec plus de vigueur encore et en collaboration étroite avec nos amis», a-t-il déclaré après ses entretiens avec David Cameron.

Un autre attentat à la bombe contre un convoi des forces de sécurité a fait quatre morts à Wana, principale ville du district tribal du Waziristan du Sud, selon les autorités.

Dans la zone tribale voisine du Waziristan du Nord, un autre engin explosif ayant visé un convoi des forces de sécurité dans la ville de Mir Ali, a provoqué la mort de quatre de ses membres et a fait douze blessés, ont indiqué à l'AFP des sources militaires et les autorités civiles.

M. Sharif, élu début juin à la tête du gouvernement pour la troisième fois, un record dans l'histoire du Pakistan, est confronté à de nombreux problèmes, parmi lesquels une économie chancelante et la montée de l'islamisme.

Le 22 juin, dix alpinistes étrangers et leur guide pakistanais avaient été tués dans l'Himalaya pakistanais par des talibans déguisés en policiers. L'attentat a été revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste de ce pays.