Le Conseil de sécurité de l'ONU a assoupli jeudi les sanctions qui pèsent sur l'Irak depuis son invasion du Koweït en 1990, en raison de l'amélioration des relations entre les deux pays.

Dans une résolution adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, le Conseil a levé la menace de sanctions ou de recours à la force (aux termes du Chapitre 7 de la Charte de l'ONU) qui pesait sur Bagdad en relation avec les deux derniers contentieux entre Koweït et Irak. Il s'agit de la disparition de quelque 600 citoyens koweïtiens et d'archives nationales à la suite de l'invasion.

Le règlement de ces litiges sera désormais du ressort de la mission de l'ONU en Irak et relèvera du chapitre 6 de la Charte (résolution pacifique des conflits).

La résolution 2107 se félicite des efforts de Bagdad pour « remplir pleinement ses obligations », ainsi que de la « coopération en cours entre l'Irak et le Koweït ».

Bagdad est toujours soumis par l'ONU à un embargo sur les armes et doit payer au Koweït des milliards de dollars de compensations pour dommages de guerre.

S'adressant au Conseil, le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari s'est réjoui de ce que l'Irak ait « regagné son statut international d'avant 1990 ». Il a promis de « renforcer dans l'avenir la coopération avec le Koweït », avec qui Bagdad souhaite avoir des « relations fraternelles ».

La résolution 2107 est « un jalon important dans l'histoire des relations entre l'Irak et la communauté internationale » et entre Bagdad et son voisin, a-t-il affirmé.

L'armée de Saddam Hussein avait occupé le Koweït pendant sept mois, d'août 1990 à février 1991, avant d'en être chassée par une coalition internationale.

À titre de réparations, Bagdad verse actuellement 5% de ses revenus pétroliers et gaziers à un fonds dédié de l'ONU.

L'Irak « a versé jusqu'ici 42 milliards (de dollars), il reste 11 milliards (à payer) et si nous continuons de payer au rythme actuel nous en aurons fini d'ici la fin de 2015 », a indiqué M. Zebari à la presse.

L'Irak et le Koweït ont pris ces derniers mois des mesures pour résoudre leurs différends concernant notamment leurs compagnies aériennes publiques et la réparation de bornes frontalières.