Les violences qui ont touché l'Irak lundi ont fait 61 morts, dont 29 lors d'une série d'attentats à Mossoul, dans le nord du pays, a-t-on appris auprès de sources sécuritaires et médicales.

À Mossoul, une ville à majorité sunnite située à 350 km au nord de Bagdad, cinq attentats à la voiture piégée ont visé l'armée et la police. Face à la situation, un couvre-feu a été décrété pour la zone située sur la rive droite du Tigre.

Une série d'attentats a fait 28 morts en Irak lundi, a-t-on appris auprès de sources médicales et sécuritaires, alors que le pays connaît un regain de violences qui fait craindre un retour au conflit religieux de 2006-2007.

À Joudaïda al-Chat, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Bagdad, un triple attentat contre un marché de fruits et légumes a tué 13 personnes. Deux voitures piégées ont explosé, puis un kamikaze a actionné la charge qu'il portait sur lui.

L'attaque, qui a fait aussi 53 blessés, s'est produite à l'heure de pointe, alors que clients et vendeurs se pressaient dans les allées.

Près de Taji, à la sortie nord de la capitale irakienne, une voiture piégée a explosé à proximité d'un marché de poissons, faisant au moins 7 morts et 16 blessés.

À Kirkouk (nord), un attentat-suicide a tué un soldat, tandis qu'à Mossoul (nord), quatre policiers ont péri dans deux attaques.

Plus au sud, à Touz Khourmatou, un attentat à la voiture piégée commis dans un quartier à majorité turcomane a fait trois morts.

Ces attaques n'ont pas été revendiquées, mais les insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, visent régulièrement la communauté chiite, majoritaire dans le pays, et les forces de sécurité.

«Al-Qaïda est derrière cette attaque terroriste», a déclaré à l'AFP Mohammed al-Zaïdi, un vendeur de légumes blessé à Joudaïda al-Chat. Le groupe extrémiste essaye d'«insuffler la haine religieuse dans notre région, alors que nous vivons en parfaite harmonie avec les sunnites», a-t-il assuré.

La fréquence et l'intensité des violences en Irak font craindre un retour au conflit confessionnel de 2006-2007. Selon les Nations unies, plus d'un millier de personnes ont ainsi péri dans des attaques en mai.

Martin Kobler, le chef de la mission de l'ONU dans le pays a récemment jugé que l'Irak était «prêt à exploser».

Ce regain de violences coïncide avec une grave paralysie politique et un vaste mouvement de protestation de la minorité sunnite. Elle s'estime stigmatisée par les autorités, dominées par les chiites, et exige la démission du premier ministre chiite Nouri al-Maliki.

Observateurs et experts jugent également que l'échec des autorités à s'attaquer réellement aux racines de la colère sunnite ne fait qu'attiser les ardeurs des insurgés.