Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réaffirmé dimanche son engagement à un État palestinien, après que son vice-ministre de la Défense, Danny Danon, a annoncé que le gouvernement ne soutiendrait pas une solution à deux États.

S'exprimant au début de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, M. Nétanyahou, qui avait annoncé dès 2009 son soutien à une solution à deux États, a déclaré qu'il allait essayer avec le secrétaire d'État américain John Kerry de «faire des progrès pour l'amorce de négociations avec les Palestiniens, avec l'objectif de parvenir à un accord».

«Cet accord sera basé sur un État palestinien démilitarisé qui reconnaît l'État juif, et sur   des mesures de sécurité fermes, basées sur les Forces de défense israéliennes», a-t-il ajouté.

Sa déclaration fait suite à celle de Danny Danon, membre du parti Likoud de M. Nétanyahou, dans laquelle il a rejeté l'idée que le gouvernement est sérieux concernant un accord de paix conduisant à un État palestinien.

«Il n'y a jamais eu au gouvernement de débat, résolution ou vote sur une solution à deux États», a déclaré M. Danon jeudi au journal en ligne The Times of Israel.

Si cette solution était mise au vote, «la majorité des ministres du Likoud s'exprimera contre, tout comme le Foyer Juif», a-t-il ajouté en référence à ce parti nationaliste d'extrême droite, membre de la coalition gouvernementale.

«Aujourd'hui, nous ne la combattons pas, mais s'il y a un mouvement pour promouvoir une solution à deux États, vous allez voir des forces de blocage au sein du parti et du gouvernement», a-t-il prévenu.

Sans évoquer les déclarations de M. Danon, le premier ministre a prôné l'unité au sein de son cabinet.

«Pour relever ces défis et bien d'autres, le gouvernement doit travailler dans l'unité», a-t-il dit dans un communiqué.

John Kerry, qui a averti lundi Israël qu'il serait bientôt trop tard pour faire la paix avec les Palestiniens, est attendu la semaine prochaine au Proche-Orient pour sa 5e tournée régionale depuis sa nomination à la tête du département d'État en février.

La direction palestinienne exige pour reprendre les négociations de paix un gel total de la colonisation israélienne et une référence aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base de discussions.

Le premier ministre israélien appelle de son côté à des négociations immédiates sans «conditions préalables», en allusion à ces revendications qu'il récuse.