Les États-Unis ont décidé de renforcer leurs sanctions visant l'Iran, s'en prenant en particulier à sa monnaie et à son secteur automobile, a annoncé lundi la Maison-Blanche.

Ils justifient ces mesures par le manque de coopération de Téhéran en matière nucléaire.

À moins de deux semaines de la présidentielle iranienne, le président Barack Obama a donné son feu vert à l'imposition de sanctions à des entités étrangères effectuant des «transactions importantes d'achat ou de vente de rials», la monnaie iranienne, ainsi qu'à celles qui feraient commerce avec Téhéran «en lien avec le secteur automobile» du pays, a précisé le porte-parole de l'exécutif américain, Jay Carney.

Les nouvelles sanctions visent à rendre le rial «inutilisable» en dehors des frontières de la république islamique, a expliqué lundi un haut responsable à Washington, sous couvert de l'anonymat.

Dans un communiqué, M. Carney a noté que «si le rial a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de 2012, c'est en raison de nos sanctions tous azimuts, c'est la première fois que le rial est directement visé par des sanctions».

L'autre volet des mesures annoncées lundi concerne le secteur automobile iranien, une «source majeure de revenus pour l'Iran». Le décret de M. Obama «autorise l'imposition de nouvelles sanctions contre ceux qui s'engagent en connaissance de cause dans des transactions financières ou autres liées au secteur automobile iranien».

Plus spécifiquement, seront passibles de sanctions américaines «la vente, la fourniture ou le transfert de biens ou de services importants liés à la construction ou l'assemblage en Iran de véhicules légers et lourds, dont des voitures particulières, des camions, des bus, des minibus, des camionnettes et des motocyclettes, ainsi que les machines servant à fabriquer (ces véhicules) et des pièces détachées», selon la même source.

«Les mesures prises aujourd'hui s'inscrivent dans la continuité de l'engagement du président Obama à empêcher l'Iran d'obtenir une arme nucléaire, en augmentant le coût du mépris de l'Iran vis-à-vis de la communauté internationale», a affirmé M. Carney.

Le porte-parole a toutefois assuré que «la porte restait ouverte à une solution diplomatique qui permettra à l'Iran de rejoindre la communauté des nations s'ils respectent leurs obligations».

Le haut responsable américain a nié que cette annonce soit liée à l'approche de l'élection présidentielle iranienne: près de 50,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes le 14 juin pour désigner un successeur au président actuel, Mahmoud Ahmadinejad.

Depuis plusieurs années, l'ONU et les Occidentaux imposent un arsenal de sanctions à l'Iran qu'ils accusent de tenter de se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil de développement de l'énergie nucléaire, ce dont se défend Téhéran.