Le président libanais Michel Sleimane a annoncé samedi avoir saisi le Conseil constitutionnel au lendemain du vote par lequel le Parlement a prolongé son mandat et reporté les législatives prévues en juin.

Dans une allocution diffusée par les chaînes de télévision libanaises, M. Sleimane a expliqué avoir fait cette démarche «conformément à l'esprit de la Constitution» et attendre du Conseil constitutionnel qu'il statue «en toute neutralité et de la manière la plus rapide».

Le Parlement a reporté vendredi les élections prévues en juin en raison d'une part de l'incapacité des partis politiques à s'accorder sur une loi électorale, mais surtout des profondes divisions suscitées par la guerre en Syrie voisine.

La législature de quatre ans devait s'achever le 20 juin et selon la loi, les élections doivent être organisées dans les 60 jours précédant la fin de ce mandat.

La proposition de loi, présentée par un député chrétien indépendant Nicolas Fattouche, a été adoptée à l'unanimité des 98 députés présents sur 128.

Mais chacun des camps a accusé l'autre d'être responsable du report des élections.

«La durée du mandat de la législature sera modifiée exceptionnellement pour prendre fin le 20 novembre 2014», indique le texte, en soulignant que la raison de la prolongation est «la situation sécuritaire dans plusieurs régions libanaises qui s'accompagne d'une escalade politique, et une division souvent à caractère confessionnel».

Si officiellement le Liban affiche une position de neutralité sur le conflit qui fait rage en Syrie, il est profondément divisé entre pro et anti-Assad, qui s'affrontent régulièrement en particulier à Tripoli, la grande ville du nord.

De plus, le puissant mouvement chiite Hezbollah combat aux côtés de l'armée syrienne, tandis que des sunnites libanais sont allés renforcer les rangs de la rébellion.