Les insurgés retranchés dans la ville syrienne clé de Qousseir ont reçu des renforts pour repousser l'assaut de l'armée et du Hezbollah libanais, alors que l'ONU a classé vendredi groupe «terroriste» le Front jihadiste Al-Nosra, fer de lance de la rébellion dans le pays en guerre.

Alors que la communauté internationale s'inquiète du rôle croissant des groupes jihadistes au sein de la rébellion, le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé avoir ajouté le front Al-Nosra à sa liste d'organisations «terroristes», en raison de liens avec Al-Qaïda, imposant un gel de ses avoirs au niveau international et un embargo sur ses armes.

Sur le terrain, les troupes du régime et les combattants du puissant mouvement armé chiite Hezbollah prennent toujours en étau les rebelles à Qousseir (centre-ouest), que le régime cherche à contrôler totalement pour ouvrir un passage sûr entre la capitale Damas et le littoral syrien.

La télévision officielle syrienne a affirmé que l'armée encerclait les «terroristes» de tous les côtés, en allusion aux rebelles.

Mais selon l'opposition et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un grand nombre d'insurgés ont réussi à entrer dans la ville, en ouvrant une brèche dans le nord-est, pour prêter main-forte à leurs frères d'armes.

Ailleurs dans le pays dévasté par les combats sur de nombreux fronts, plus de 30 prisonniers sont morts ces 10 derniers jours dans les affrontements qui se poursuivent entre rebelles et soldats dans la prison centrale d'Alep (nord), où sont détenus environ 4000 prisonniers.

Entretemps, les efforts se multiplient pour tenter de mettre fin au conflit, qui a fait plus de 94 000 morts depuis mars 2011 et poussé à la fuite plus de cinq millions de Syriens.

Les Nations unies ont annoncé que des représentants des États-Unis, de Russie et de l'ONU tiendront le 5 juin une réunion à Genève pour préparer une conférence internationale de paix que Washington et Moscou cherchent à réunir.

Le régime syrien a donné son accord de principe pour y participer, mais l'opposition, qui exige le départ de M. Assad, a affirmé qu'elle ne s'y rendrait pas tant que «les milices de l'Iran et du Hezbollah envahissent la Syrie».