Un groupe de médecins travaillant en Syrie a affirmé vendredi que ses membres avaient vu des dizaines de personnes souffrant de ce qu'ils pensent être des attaques à l'arme chimique, et accusé le régime d'en être responsable.

«On a des dizaines de cas de personnes touchées par des attaques qui semblent être des attaques chimiques», a déclaré aux médias à Genève le docteur Tawfik Chamaa, membre fondateur de l'Union des organisations syriennes de secours médicaux (UOSSM).

Cette association, qui compte des dizaines de médecins dans des hôpitaux de campagne en Syrie, affirme que 97% des victimes sont des civils, et que les cas ont été principalement recensés dans les banlieues de Damas.

Selon l'organisation, ces attaques se font notamment au moyen de bombardements par hélicoptères et avec des missiles de longue ou moyenne portée. «Et c'est le régime qui se trouve en possession de ces armes», soutient M. Chamaa.

Ce médecin suisse d'origine syrienne est d'autant plus inquiet que, selon lui, depuis 2013, il y a une «augmentation énorme de ces attaques». «Ces derniers jours, les attaques aux armes chimiques dans les banlieues de Damas sont pratiquement quotidiennes», a-t-il souligné.

Moussa Al-Kurdi, un médecin britannique également membre de l'UOSSM, a raconté aux médias avoir traité quatre membres d'une même famille, toutes victimes d'une attaque chimique à Saraqeb (nord) le 29 avril.

Les quatre personnes ont été transférées en Turquie pour être soignées, mais l'une d'entre elles - une femme de 50 ans - est décédée, selon lui.

L'UOSSM a signalé ces quatre cas à la mission d'enquête de l'ONU sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie pour qu'ils effectuent des prélèvements en Turquie, étant donné que les enquêteurs n'ont pas été autorisés à entrer en Syrie.

Pour l'UOSSM, il s'agit bien d'attaques chimiques.

Les éléments cliniques observés, comme la détresse respiratoire aiguë ou le rétrécissement des pupilles, «ne peuvent qu'indiquer - avec 99% de certitude - une attaque avec des éléments type gaz toxiques», considère M. Chamaa, pointant le gaz sarin.

Le régime syrien a nié que ses forces utilisent des armes chimiques contre la rébellion. Il a en revanche accusé les insurgés d'avoir eu recours à ce type d'armes en mars près d'Alep (nord).