Au moins 19 insurgés et trois soldats ont perdu la vie depuis jeudi soir lors d'échanges de tirs dans des zones tribales du nord-ouest du Pakistan en proie à de violents affrontements, a affirmé vendredi l'armée pakistanaise.

Au moins 34 insurgés et trois soldats ont été tués depuis jeudi soir lors d'échanges de tirs dans des zones tribales du nord-ouest du Pakistan en proie à de violents affrontements, selon des responsables des forces de sécurité.

Les affrontements ont eu lieu dans les villages de Para Chamkani et de Maidan situés à la lisière des districts tribaux de Kurram et Khyber, près de la frontière afghane, lors d'une opération contre les talibans qui ont fait de cette région leur sanctuaire.

«Au moins 34 rebelles ont été tués au cours des dernières 24 heures», a indiqué à l'AFP un responsable des forces de sécurité.

Un autre responsable basé à Peshawar, principale ville du nord-ouest, a confirmé ce bilan.

L'armée avait auparavant fait état dans un communiqué de 19 rebelles tués et 12 blessés, ainsi que de trois soldats tués et trois autres blessés.

Il n'a pas été possible de confirmer vendredi le bilan des combats auprès de sources indépendantes.

L'armée pakistanaise a lancé jeudi soir une nouvelle opération pour reprendre le contrôle de certaines zones de Tyrah, une vallée réputée incontrôlable, coincée entre des montagnes abruptes aux cimes enneigées et constellées de grottes, dans le district tribal de Khyber.

La vallée de Tyrah est devenue au cours des dernières années l'un des sanctuaires du Mouvement des talibans pakistanais (TTP), le principal groupe islamiste armé du pays. Le numéro deux du TTP, Wali Ur-Rehman, a été tué mercredi par un tir de drone américain dans la zone tribale du Waziristan du Nord.

Le futur Premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif, a condamné vendredi cette frappe. «L'attaque de drone n'était pas seulement une violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays», mais aussi «une violation du droit international et de la Charte des Nations unies», déclare un communiqué publié par le service de presse du parti de M. Sharif, la Ligue musulmane du Pakistan.

Après la mort de Wali Ur-Rehman, le TTP a toutefois annoncé la «rupture du dialogue» entamé avec le gouvernement du Pakistan» accusant Islamabad d'être «aussi responsable de cette attaque de drone», a dit à l'AFP le porte-parole des insurgés, Ehsanullah Ehsan.

Dans la vallée de Tyrah, les talibans ont forgé une alliance avec le Lashkar-e-Islam, une milice islamiste menée par le chef local Mangal Bagh, dans l'espoir de venir à bout des assauts répétés de l'armée pakistanaise, appuyée de son côté par une autre milice locale, Ansar ul-Islam.

L'instabilité de cette région montagneuse et mafieuse menace aussi les convois de l'OTAN qui reviennent de l'Afghanistan à l'approche du retrait des troupes de la coalition à la fin de 2014.