L'ancien ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a clamé mercredi son innocence, lors de son procès pour fraude et abus de confiance qui va déterminer son avenir politique.

Appelé pour la première fois à la barre des témoins depuis le début du  procès le 17 février, M. Lieberman a rejeté toutes les accusations lancées contre lui par Danny Ayalon, son ex-numéro deux, a indiqué la radio publique.

Lors d'une précédente audience, M. Ayalon, ancien vice-ministre des Afaires étrangères, avait affirmé que M. Lieberman l'avait pressé de nommer ambassadeur en Lettonie Zeev Ben Arieh, ambassadeur au Bélarus, qui avait auparavant informé M. Lieberman d'une enquête de la police israélienne diligentée contre lui.

Le procureur et la police considèrent que M. Lieberman a ainsi voulu récompenser M. Ben Arieh.

M. Lieberman a confirmé que M. Ben Arieh lui avait remis «en pensant bien faire» le document incriminé. «Mais ces informations ne pouvaient pas être utiles pour moi. J'ai déchiré ces documents et je les ai jetés aux toilettes», a assuré M. Lieberman.

L'avocat de M. Lieberman, Me Yaakov Weinraub, a pour sa part affirmé qu'«à supposer que ce qui est reproché à mon client soit vrai, cela ne constitue pas un délit».

M. Lieberman a accusé M. Ayalon d'agir contre lui pour se venger. Chef du parti ultranationaliste Israël Beiteinou et allié du premier ministre Benyamin Nétanyahou, M. Lieberman a exclu M. Ayalon de la liste de son parti, Israël Beiteinou, aux élections législatives de janvier alors qu'il en était le numéro deux.

M. Lieberman, 54 ans, a démissionné le 14 décembre, au lendemain de son inculpation, avec l'espoir d'être blanchi afin de revenir au gouvernement, aux Affaires étrangères.

Depuis, Benyamin Nétanyahou assume le portefeuille des Affaires étrangères dans l'attente d'un éventuel retour d'Avigdor Lieberman, qui entre-temps préside la puissante commission parlementaire de la Défense et des Affaires étrangères.

Mais si les trois juges condamnent ce dernier à une peine supérieure à trois mois de prison ou de travaux d'intérêt général, il ne pourra plus être député pendant une période de sept ans, ce qui compromettrait sa carrière politique.

Les délits de fraude et d'abus de confiance sont passibles de trois ans de prison ferme en Israël. La date du verdict n'a pas été fixée.