Quatorze personnes sont mortes lundi dans un attentat suicide qui a visé et tué un chef de Conseil provincial dans le nord de l'Afghanistan, ont annoncé les autorités locales.

L'attaque, revendiquée par les insurgés talibans, a eu lieu devant le siège du Conseil à Pul-e-Khumri, capitale de l'instable province de Baghlan.

«Un kamikaze à pied et vêtu d'un uniforme de police a déclenché sa bombe au moment où le chef du conseil et ses gardes du corps entraient dans le bâtiment», a déclaré à l'AFP Sadeq Muradi, chef adjoint de la police provinciale.

«Le chef du Conseil, Mohammed Rassoul Mohseni, a été tué, ainsi que trois de ses gardes et des civils qui étaient venus discuter de leurs problèmes avec lui», selon M. Muradi.

«Selon les informations recueillies auprès des différents hôpitaux de la ville, le bilan des morts s'élève à 14. Neuf personnes ont également été blessées», a indiqué Zubair Akbary, directeur des services de santé publics de la province. Le précédent bilan des autorités faisait état de 11 morts.

Dans un appel téléphonique à l'AFP, Zabiullah Mujahid, porte-parole des talibans, a affirmé que le chef du Conseil avait été «la cible» des insurgés «parce qu'il était corrompu et contre les talibans».

Ancien chef de guerre, Mohammed Rassoul Mohseni était très influent dans la province de Baghlan, selon des médias afghans.

Le Conseil provincial équivaut à un Parlement local, mais sans pouvoir législatif.

Le président Hamid Karzaï a fermement condamné cette attaque perpétrée par les «ennemis de l'Afghanistan», expression habituellement employée par les autorités pour désigner la rébellion menée par les talibans.

Le dernier attentat meurtrier d'envergure contre un chef de Conseil remonte à juillet 2011.

Ahmed Wali Karzaï, un demi-frère très controversé du président Karzaï et chef du Conseil provincial de Kandahar (sud), avait alors été tué dans une attaque revendiquée par les talibans, très puissants dans cette région.

Depuis le début du mois et de leur «offensive du printemps», les insurgés ont multiplié les attaques à travers le pays, causant la mort sur cette période de 18 militaires de la force internationale de l'OTAN (Isaf), pour la plupart Américains, et de dizaines d'Afghans.

L'Isaf compte près de 100 000 hommes, majoritairement américains. L'essentiel de ses troupes doit être rapatrié à la fin 2014, mais certains pays comme les États-Unis et l'Allemagne ont affiché leur intention de maintenir une présence militaire après cette date.

Chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par l'armée américaine, les talibans ont affirmé à maintes reprises que le retrait total des troupes étrangères était une condition sine qua non à toute négociation de paix.