Onze personnes, dont un officier de police et sa famille, sont mortes samedi dans des violences en Irak tandis que plusieurs membres des forces de sécurité ont été enlevés par des hommes armés, ont indiqué des responsables.

Ces nouvelles violences portent à plus de 270 le nombre de personnes tuées depuis début mai dans le pays, sous fond de tension croissante entre les communautés chiite et sunnite, minoritaire dans le pays.

Dans le quartier Rachid, dans le sud de Bagdad, des hommes armés ont pénétré chez le responsable administratif de la zone, tuant un de ses gardes, avant de se rendre chez Adnane al-Obaidi, dans une maison voisine, tuant ce capitaine de police, son épouse et leurs deux enfants, a annoncé un responsable du ministère de l'Intérieur. Une source médicale a confirmé ce bilan.

À Latifiyah, également au sud de Bagdad, une voiture piégée a explosé dans un marché, tuant au moins une personne et en blessant au moins 15, selon des sources médicales.

Près de Bassora, la grande ville portuaire du Sud, l'imam d'une mosquée sunnite a été abattu par des hommes armés, selon la police et un responsable sunnite.

À Mossoul (nord), des hommes armés ont aussi tué un policier et un responsable administratif.

Et dans la province d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, deux membres d'une tribu sunnite ont péri dans des heurts avec les forces de l'ordre qui tentaient d'interpeller Mohammed Khamis Abou Richa, recherché pour la mort de cinq soldats, selon un officier de police.

Mohammed Khamis, un neveu de cheikh Ahmed Abou Rich, un puissant chef tribal qui soutient les manifestants sunnites anti-gouvernement et qui a aussi été à la pointe du combat contre Al-Qaïda dans cette province depuis 2007, a confirmé à l'AFP la mort de deux membres de sa tribu.

Peu après, des centaines d'hommes armés ont commencé à se rassembler devant le quartier général des forces de l'ordre à Ramadi, chef-lieu de la province d'Anbar, selon l'officier de police.

Par ailleurs, jusqu'à 10 personnes ont été kidnappées dans la province d'Anbar.

Le général Mourdhi al-Mahalawi, responsable du commandement des opérations à Anbar, a indiqué à la presse que des hommes armés avaient kidnappé cinq policiers, un chiffre confirmé par un officier de police.

Le colonel de police Naif al-Chlaybaoui a lui fait état de l'enlèvement de 10 membres des forces de sécurité lors de cet incident. Le porte-parole du ministère de la Défense Mohammed al-Askari a donné le même chiffre sur la télévision Al-Hurra, en évoquant de son côté quatre policiers, quatre gardes-frontières et deux civils.

La région de Ramadi est à la pointe du mouvement entamé il y a cinq mois par la minorité sunnite du pays, qui accuse les autorités de stigmatiser leur communauté en procédant à des arrestations et en taxant ses membres de «terrorisme».

Des manifestations secouent régulièrement le pays et ont parfois dégénéré en affrontements meurtriers.

Vendredi, des attentats visant des sunnites avaient fait près de 70 morts à travers le pays, au lendemain de deux journées particulièrement meurtrières pour les chiites dans un climat de tension croissante entre les deux communautés.