Plus de 30 personnes ont été tuées dans une dizaine d'attentats ayant secoué l'Irak mercredi, la moitié visant des quartiers à majorité chiite de Bagdad.

Dans la capitale, des attentats quasi-simultanés à la voiture piégée ont visé mercredi soir les quartiers de Kazimiya, Machtal, Bagdad al-Jadida, Husseiniya, Sadr City et Al-Saydiya, selon des sources médicales et des services de sécurité, qui ont fait état d'au moins 19 morts et 58 blessés. En outre, une bombe posée en bord de route à Zafaraniya (sud) a tué deux policiers.

Les explosions ont été entendues dans le centre de la capitale et de nombreuses ambulances ont été vues se dirigeant vers les lieux des attentats, selon des journalistes de l'AFP.

Selon le commandement de la sécurité de Bagdad, cité par la chaîne publique Al-Irakiya, quatre autres voitures piégées ont été désamorcées dans la capitale.

Plus tôt, 13 personnes ont été tuées et 23 blessées dans plusieurs attentats, dont deux à la voiture piégée dans le nord du pays, selon des responsables de services médicaux et de sécurité.

Un attentat à la voiture piégée à Kirkouk a été le plus meurtrier de la journée, avec huit morts et huit blessés.

Une bombe a ensuite explosé au passage du convoi du chef de la police de Kirkouk puis une seconde voiture piégée non loin, faisant au total deux morts et neuf blessés, ont indiqué les sources.

Sur les lieux d'un des attentats à Kirkouk, des secouristes ramassaient des restes humains carbonisés les posant dans un sac sur une civière alors qu'un autre s'effondrait en larmes à quelques mètres de là accroupi sur les décombres.

Sur les lieux d'un autre attentat dans la même zone, des secouristes arrosaient une voiture carbonisée. A l'intérieur le visage noirci d'un enfant apparaissait parmi des corps carbonisés.

A Tarmiyah, au nord de Bagdad, un kamikaze à moto a fait détoner sa charge contre un barrage de la police, tuant un policier et blessant quatre autres personnes.

Un engin explosif placé sur le bord de la route a fait par ailleurs deux morts, deux policiers, et deux blessés à Mossoul.

Ces violences surviennent au lendemain d'attentats ayant fait 16 morts en Irak dont 12, tués par des hommes armés dans des magasins vendant de l'alcool à Bagdad.

Les violences continuent de tuer en Irak, même si elles ont diminué d'intensité par rapport aux années noires du conflit où des milliers de personnes ont péri en 2006-2007 lors des troubles confessionnels.

Avril a été le mois le plus meurtrier en Irak depuis près de cinq ans avec un bilan de 712 morts, a annoncé début mai l'ONU à Bagdad.