La police israélienne a tenté de contenir des milliers de juifs ultra-orthodoxes, vendredi, alors qu'ils voulaient empêcher un groupe de femmes de prier devant le mur des Lamentations, à Jérusalem.

Pour une première fois, les forces de l'ordre ont protégé les femmes contre les protestataires, et non l'inverse. Les policiers se sont servis de barrières de métal et ont formé des chaînes humaines pour empêcher les hommes furieux d'interrompre les prières des femmes.

Ce retournement survient un mois après que les juifs ultra-orthodoxes eurent été déboutés par une cour, qui a tranché en faveur des femmes. Le mur des Lamentations devrait être, selon certains juifs, un endroit de prière réservé uniquement aux hommes.

Portant des châles de prières et des couvre-chefs réservés à l'usage des hommes en vertu de la stricte tradition orthodoxe, les femmes ont chanté et prié. Une jeune fille célébrant sa Bat Mitzvah a été tenue à bout de bras sur une chaise, tandis que les femmes frappaient des mains, dansaient et chantaient autour d'elle.

À quelques pieds de là, un groupe d'hommes ultra-orthodoxes hurlaient des obscénités et affrontaient la police. Certains ont juré contre les femmes et craché, lançant des chaises et d'autres objets dans leur direction.

Le groupe «Les femmes du Mur» tient, depuis plus de vingt ans, sa prière hebdomadaire tous les premiers jours du mois - selon le calendrier hébreu -, devant le mur des Lamentations. Accusées par les leaders ultra-orthodoxes de violer les coutumes locales du site religieux, plusieurs membres de ce groupe ont été arrêtées au fil des ans.

Or, le mois dernier, une cour de Jérusalem a ordonné à la police de mettre fin à l'incarcération des femmes relativement à cette pratique. Les forces de l'ordre ont ainsi pris le parti des juives vendredi, arrêtant trois hommes ultra-orthodoxes pour inconduite, a indiqué Micky Rosenfeld, un porte-parole de la police.