La Jordanie a invité le Conseil de sécurité à venir se rendre compte sur place du fardeau que représentent les centaines de milliers réfugiés syriens, mais la Russie et la Chine s'y opposent, ont indiqué jeudi des diplomates.

L'ambassadeur jordanien à l'ONU, le prince Zeid al-Hussein, avait été reçu  mardi à sa demande par le Conseil à qui il avait demandé une aide de la communauté internationale pour soulager ce «poids écrasant».

Les 15 pays membres du Conseil ont discuté jeudi de la possibilité d'envoyer une délégation pour visiter les camps de réfugiés syriens en Jordanie, mais n'ont pu se mettre d'accord, a indiqué à la presse l'ambassadeur togolais Kodjo Menan, qui préside le Conseil en mai.

«Les discussions d'aujourd'hui ne m'autorisent pas à dire que nous sommes arrivés à un consensus», a-t-il déclaré. «Deux pays sont contre». «Nous allons explorer toutes les possibilités, car ce serait dommageable de ne pas donner  une réponse positive», a ajouté l'ambassadeur.

Selon un diplomate du Conseil, la Russie et la Chine «vont chercher à torpiller l'idée». Au cours de la discussion, a-t-il dit, la Russie a suggéré que le Conseil visite aussi les territoires palestiniens, une idée rejetée par les États-Unis. Se pose aussi la question de savoir si le Conseil doit se rendre également au Liban et en Turquie, deux pays de la région qui accueillent de très nombreux Syriens fuyant le conflit.

La Jordanie dit avoir accueilli plus de 500 000 réfugiés syriens depuis le début du conflit en mars 2011 et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés s'attend à ce que leur nombre atteigne 1,2 million fin 2013, soit l'équivalent d'un cinquième de la population jordanienne.

À sa sortie du Conseil mardi, l'ambassadeur jordanien avait estimé l'aide internationale «insuffisante» et avait affirmé que cet afflux de réfugiés représentait «une menace pour la stabilité» du pays.