Un groupe salafiste de Gaza a revendiqué le tir de deux roquettes sur Israël à partir de la péninsule égyptienne du Sinaï mercredi, Journée des prisonniers palestiniens à l'occasion de laquelle près de 3000 détenus dans les prisons israéliennes ont fait la grève de la faim.

«Environ 3000 prisonniers (palestiniens) ont refusé leur repas aujourd'hui», a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne Sivan Weizman.

Au moins deux roquettes se sont abattues mercredi matin sur la station balnéaire israélienne d'Eilat, sur la mer Rouge, sans faire de victime.

«Deux roquettes ont été tirées depuis le Sinaï, les deux ont atterri dans des zones inhabitées», a affirmé à l'AFP une porte-parole militaire israélienne.

«Deux lieux ont été touchés par une explosion», a déclaré le porte-parole de la police Micky Rosenfeld, ajoutant que l'aéroport avait été brièvement fermé par précaution.

L'Égypte a indiqué vérifier si les roquettes avaient bien été tirées de son territoire.

En août, deux roquettes étaient tombées sur Eilat sans faire ni victime ni dégâts. La police israélienne avait retrouvé les débris des deux roquettes apparemment tirées du Sinaï égyptien.

Le groupe «Majlis Choura al-Moujahidine dans les environs de Jérusalem», a revendiqué les deux tirs, les justifiant par la mort d'un prisonnier palestinien et de deux adolescents tués par l'armée israélienne en Cisjordanie au début du mois.

Ce groupe salafiste, qui a revendiqué la plupart des récents tirs de roquettes sur Israël, les qualifie de «première riposte à la poursuite de la souffrance des prisonniers palestiniens dans les prisons construites par les juifs».

Le «Majlis Choura al-Moujahidine», nom d'une coalition salafiste apparue en 2012 à Gaza, gouverné par le mouvement islamiste Hamas, réitère son «appel raisonnable au Hamas à faire pression sur son gouvernement pour arrêter la traque et l'arrestation de combattants et de prédicateurs salafistes dans la bande de Gaza».

«Prisonniers héroïques»

Le dernier tir de roquette sur Israël, à partir de la bande de Gaza, remonte au 7 avril. Il s'agissait d'un des rares tirs du territoire palestinien depuis la trêve conclue le 21 novembre entre Israël et le Hamas, sous médiation de l'Égypte, dont la plupart ont été revendiqués par le Majlis Choura al-Moujahidine.

Dans un discours à Gaza à l'occasion de la Journée des prisonniers palestiniens, le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que «toutes les options étaient sur la table pour notre peuple et la résistance afin de libérer nos prisonniers héroïques».

Plusieurs centaines de Palestiniens ont marché jusqu'au siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza.

En Cisjordanie occupée, près de 600 personnes, essentiellement des familles de prisonniers dont elles brandissaient les portraits, se sont rassemblées à la mi-journée à Ramallah, une partie poursuivant la manifestation devant la prison militaire israélienne d'Ofer.

À Naplouse (nord), près de 1500 personnes ont manifesté avec des drapeaux palestiniens et des photos de prisonniers.

Plusieurs centaines de Palestiniens ont défilé à Hébron (sud), où les cérémonies avaient débuté mardi soir par l'allumage d'un flambeau devant la maison d'Arafat Jaradat, un détenu dont le décès en février dans des conditions controversées avait déclenché plusieurs jours d'affrontements en Cisjordanie avec l'armée israélienne.

Israël détient près de 4700 Palestiniens, la plupart pour des motifs de sécurité, dont environ 170 en détention administrative, c'est-à-dire sans inculpation ni procès.