L'aviation syrienne a effectué jeudi un second raid en moins de 24 heures dans une région libanaise partisane de la rébellion contre le président Bachar al-Assad, ont affirmé à l'AFP un édile et un responsable des services de sécurité.

Le responsable des services de sécurité a indiqué à l'AFP que l'attaque s'est produite à Sarj el-Ajram, proche d'Arsal, une ville à majorité sunnite dans l'est du Liban.

«Je peux confirmer qu'il y a eu un raid et des ambulances se sont rendues sur place pour évacuer les blessés vers les hôpitaux», a également affirmé à l'AFP Ahmad Fliti, adjoint au maire d'Arsal.

Un responsable de la Croix-Rouge libanaise a affirmé avoir transporté quatre blessés. Mercredi, des avions syriens ont tiré cinq roquettes sur la même région.

«De nombreux réfugiés empruntent cette région et c'est par cette voie que les blessés syriens sont transportés vers le Liban. Les contrebandiers utilisent aussi cette route pour entrer et sortir de Syrie», a expliqué M. Fliti.

Le président libanais Michel Sleimane a affirmé que le raid de mercredi en territoire libanais était «injustifié», car il ne visait pas une cible militaire.

«Il est clair que le bombardement ne visait pas un objectif militaire et était injustifié», a affirmé un communiqué de la présidence.

Le communiqué fait également état de bombardements à travers la frontière dans le nord du Liban, sans préciser de date.

L'aviation syrienne avait bombardé pour la première fois le Liban le 18 mars, selon des responsables libanais et américain, ce que dément Damas.

Par ailleurs, selon la Croix-Rouge, cinq civils syriens blessés ont été transférés jeudi dans l'est du Liban. Des combats très violents ont éclaté aux alentours de villages syriens chiites dans la région de Qousseir, à une dizaine de kilomètres de la frontière, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Le conflit syrien a exacerbé les tensions au Liban, divisé entre partisans et adversaires du président Bachar al-Assad.

L'est du Liban a ainsi connu une série d'enlèvements à caractère confessionnel le mois dernier et jeudi, cinq chiites ont été kidnappés à Baalbeck, la grande ville de la région, suivis du rapt de trois sunnites originaires d'Aarsal.