La police israélienne s'est dite prête à empêcher un groupe de militantes féministes juives de prier à voix haute jeudi au Mur des Lamentations, défiant une interdiction pour les femmes de prier ainsi sur le lieu le plus saint du judaïsme à Jérusalem.

En vertu d'une décision de justice de 2003, les militantes ne seront autorisées à prier qu'un peu à l'écart de la principale zone du Mur des Lamentations, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld, indiquant que des policiers seraient déployés sur les lieux.

Mais Shira Pruce, porte-parole de l'association Femmes du Mur, a indiqué que ses militantes tenteraient de prier jeudi, premier jour du mois d'Iyar, dans la partie principale du Mur «comme nous le faisons toujours» à chaque début de mois.

Par le passé, la police est intervenue pour empêcher ces femmes de prier et parfois les arrêter.

La décision de justice de 2003 a fait valoir les risques pour la sécurité publique que représentait le fait de laisser des femmes défier la tradition et la loi religieuse juives en priant d'une manière réservée aux hommes dans ce lieu particulièrement vénéré.

Les femmes ont le droit de prier au pied du Mur des Lamentations, mais en silence.

Les militantes ont déclenché la colère des juifs ultra-orthodoxes, non seulement en priant à haute voix, mais aussi en arborant le châle de prière et la kippa, traditionnellement réservés aux hommes.

Selon la presse, le dirigeant de l'Agence juive, une institution chargée de faire le lien entre Israël et les communautés juives de par le monde, cherche à mettre au point un compromis qui permettrait aux femmes de prier comme elles l'entendent, sans offenser des fidèles plus traditionalistes.

La page Facebook de l'Agence juive a confirmé que son dirigeant, Natan Sharansky, travaillait à un projet de compromis.

«M. Sharansky espère que ses recommandations seront acceptées et permettront de faire baisser les tensions au Mur des Lamentations», écrit l'agence sur le réseau social, sans donner de détail sur le projet.

Mme Pruce a indiqué n'avoir reçu aucune proposition.

«Beaucoup d'idées circulent et il rencontre beaucoup de gens, mais il n'y a pas eu de proposition écrite au sujet de laquelle nous pourrions exprimer un accord ou un désaccord», a-t-elle indiqué.

Le Mur des Lamentations est vénéré par les juifs comme le dernier vestige du temple construit par le roi Hérode, et détruit par les Romains en 70 de notre ère.

Accolée au Mur se trouve l'esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint de l'islam, qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, ce qui fait de ce site un des endroits les plus sensibles à Jérusalem. Des heurts y éclatent régulièrement entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes.