Le ministre israélien chargé de la lutte contre le programme nucléaire controversé de l'Iran a appelé dimanche la communauté internationale à fixer à Téhéran un ultimatum de «quelques semaines, un mois» pour cesser d'enrichir de l'uranium sous peine de frappes militaires.

«Les Iraniens jouent leur petit jeu et rigolent jusqu'à obtenir la bombe», a déclaré à la radio militaire Youval Steinitz, ministre des Affaires stratégiques chargé aussi du renseignement, après l'échec samedi au Kazakhstan des dernières négociations entre Téhéran et les grandes puissances.

«Il est temps de lancer une menace militaire à l'Iran ou de lui fixer une sorte de ligne rouge, un ultimatum sans équivoque venant du monde entier (qui doit être lancé) par les États-Unis et l'Occident», a-t-il ajouté, en évoquant un délai de «quelques semaines, un mois».

Samedi, M. Steinitz avait déjà appelé la communauté internationale à adopter «une position plus ferme» vis-à-vis de l'Iran, estimant que Téhéran se livrait seulement à une «mascarade de négociations» dans l'unique objectif de gagner du temps.

Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire au Proche-Orient, et l'Occident soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. L'ONU a sanctionné ce programme par des mesures qui ont été  renforcées unilatéralement par un embargo bancaire et pétrolier de l'Union européenne et des États-Unis.

Après deux jours d'intenses pourparlers au Kazakhstan, les grandes puissances et l'Iran n'ont pas avancé samedi dans les négociations. Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie européenne, a reconnu que les positions restaient «très éloignées sur le fond» et qu'il n'y avait même pas eu d'accord sur une prochaine rencontre.

Alors qu'Israël menace de déclencher une attaque contre les sites nucléaires iraniens, le président américain Barack Obama a estimé en mars à «un peu plus d'un an» le délai nécessaire à l'Iran pour se doter de l'arme nucléaire, précisant qu'il ne souhaitait «évidemment» pas attendre «le dernier moment».