Les Palestiniens ont observé mercredi une journée de deuil et de manifestations, au lendemain du décès controversé d'un prisonnier palestinien en Israël.

La mort de Maisara Abou Hamdiyeh, 64 ans, avait déjà déclenché mardi un mouvement de protestation dans des prisons israéliennes et des heurts en Cisjordanie, notamment à Hébron et à Jérusalem-Est.

Les affrontements se sont poursuivis mercredi dans le centre d'Hébron, la ville natale d'Abou Hamdiyeh, dans des scènes qui rappellent les intifadas (soulèvements) passées, selon des journalistes de l'AFP.

Commerces, écoles et bureaux étaient fermés dans cette cité palestinienne, la plus peuplée de Cisjordanie, où les habitants suivent une grève générale de trois jours à la mémoire du «martyr».

Dans la Vieille ville, une centaine de jeunes Palestiniens ont affronté toute la journée à coups de pierres des soldats israéliens qui ont répliqué par des tirs de balles caoutchoutées, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, pour la deuxième journée consécutive. Un officier israélien a été blessé à l'oeil par une pierre.

À Naplouse (nord de la Cisjordanie), où une grève générale était également observée, environ 2000 manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville. Ils brandissaient des drapeaux palestiniens et des portraits d'Abou Hamdiyeh, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Les funérailles d'Abou Hamdiyeh doivent avoir lieu jeudi à Hébron.

Son corps, enveloppé dans un linceul et remis par des ambulanciers israéliens à leurs collègues palestiniens, a été transposé à la morgue du service médico-légal de l'université Al-Quds à Abu Dis, dans les faubourgs de Jérusalem-Est, en présence de milliers de sympathisants.

Des militants ont tiré en l'air en criant «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand).

Maisara Abou Hamdiyeh sera inhumé jeudi à Hébron, sa ville natale.

Selon un affidavit signé par son avocat, il s'était plaint de vives douleurs à la gorge depuis août 2012, mais il n'avait été traité qu'avec des antibiotiques par les autorités israéliennes.

Selon l'avocat, le prisonnier malade n'a pas subi les examens appropriés avant le mois de janvier lorsque des «cellules cancéreuses ont été détectées».

Selon le rapport d'autopsie israélien, le défunt était un gros fumeur, ce qui a provoqué le cancer de la gorge.

Ex-général des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne, Maisara Abou Hamdiyeh avait été arrêté en 2002 et condamné à la détention à perpétuité en 2007 pour tentative de meurtre. Il était accusé d'avoir recruté des activistes qui devaient commettre un attentat dans un café de Jérusalem en 2002, selon l'IPS.

Dans les prisons d'Israël aussi, les détenus politiques palestiniens ont renvoyé leurs repas mercredi, en signe de protestation, a indiqué le service pénitentiaire israélien.

«Quelque 4600 prisonniers ont refusé leur petit déjeuner ce matin en signe de protestation après la mort d'un détenu hier», a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'administration pénitentiaire israélienne, Sivan Weizman.

Le président palestinien Mahmoud Abbas et la Ligue arabe ont imputé la responsabilité de la mort d'Abou Hamdiyeh au gouvernement du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.