La police israélienne a évacué dans la nuit de samedi à dimanche un camp de toile de manifestants palestiniens érigé près de Jérusalem pendant la visite du président américain Barack Obama, selon la police et des sources palestiniennes.

«Plus de 200 policiers ont pris part à cette opération et le terrain a été évacué en une demie heure», a dit à l'AFP, le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld, affirmant qu'une femme a été appréhendée pour avoir agressé un policier.

Quelque 200 militants palestiniens avaient installé mercredi un nouveau campement sur le site d'un projet de colonie israélien controversé entre la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées, exprimant leur défiance envers la visite de Barack Obama en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Les manifestants avaient dressé une quinzaine de tentes et un drapeau palestinien géant sur une colline en face du «Village de Bab al-Chams», démantelé par les forces israéliennes en janvier, sur le site du projet E1.

La communauté internationale a condamné le projet E1, qui relierait l'implantation israélienne de Maalé Adoumim à des quartiers de colonisation juive à Jérusalem-Est et couperait en deux la Cisjordanie, compromettant la viabilité d'un État palestinien.

«Les colons de E1 détruiront l'idée d'un État palestinien indépendant», a affirmé le député indépendant palestinien Moustafa Barghouthi, un des organisateurs de cette manifestation.

M. Barghouthi a indiqué à l'AFP qu'il avait été arrêté par la police, en compagnie de quatre militants, et interrogé au commissariat de Maalé Adoumim.

Une cinquantaine d'autres manifestants interpellés ont été mis dans un bus et relâchés dans une zone de Cisjordanie sous contrôle de l'Autorité palestinienne.

«Soixante véhicules de l'armée et de la police, et deux hélicoptères» ont été déployés», a précisé le député palestinien, en déplorant que les manifestants aient été «attaqués à coups de matraques».

En janvier, des militants palestiniens avaient établi deux villages de toile en Cisjordanie, pour protester contre des projets de colonisation juive et la confiscation de terres. Ces campements avaient été évacués par les forces de sécurité israéliennes.

Lors de sa visite jeudi à Ramallah (Cisjordanie), le siège de l'Autorité palestinienne, la première en tant que président américain, M. Obama a affirmé que «la possibilité d'une solution à deux États» israélien et palestinien «continuait à exister».

Il a critiqué la colonisation israélienne, estimant qu'elle ne faisait «pas avancer la paix». Toutefois, il s'est abstenu d'appeler au gel de la construction dans les implantations juives.