Un attentat à la voiture piégée a tué dix personnes et en a blessé 16 autres dimanche à Bassora, la grande ville portuaire du sud de l'Irak, a annoncé un responsable provincial.

Cet attentat survient alors que l'ONG Iraq Body Count, basée en Grande-Bretagne, révèle dans un nouveau rapport qu'entre 112 017 et 122 438 civils ont péri en Irak dans des violences depuis l'invasion du pays il y a dix ans.

L'attaque de dimanche s'est produite à 11H00 (8H00 GMT) à un arrêt de bus d'un quartier nord de Bassora, selon Ali al-Maliki, chef de la commission de la sécurité de la province de Bassora. Un premier attentat commis un peu plus tôt devant l'hôtel des impôts de la ville n'a, en revanche, fait aucune victime, a-t-il précisé.

Bassora est majoritairement chiite. Mais, comparées aux régions instables autour de Bagdad, du nord et de l'ouest du pays, la ville et sa périphérie ont été ces dernières années relativement épargnées par les violences perpétrées, dans leur immense majorité, par les insurgés sunnites d'Al-Qaïda en Irak.

L'État islamique d'Irak (ISI), qui regroupe les insurgés affiliés à la nébuleuse extrémiste, s'en prend régulièrement à la police, à l'armée et aux corps gouvernementaux dans l'espoir de déstabiliser le gouvernement du premier ministre chiite Nouri al-Maliki.

Dans son rapport, Iraq Body Count souligne que Bagdad, mais aussi les provinces de l'ouest et du nord où vivent nombre de sunnites, sont parmi les régions les plus instables.

À elle seule, la capitale irakienne compte pour 48% des décès de civils survenus dans des violences depuis le début de l'invasion en mars 2003, selon l'ONG.

«Le conflit n'est pas encore terminé», relèvent les analystes d'Iraq Body Count. «Il est toujours omniprésent et généralisé. La date de son début est connue, mais sa fin n'est pas en vue».

Le mois dernier, 220 personnes ont péri dans des attaques à travers l'Irak, selon un décompte effectué par l'AFP sur la base de données fournies par des sources sécuritaires et médicales.