Le président afghan Hamid Karzaï a souligné jeudi qu'il souhaitait plutôt «rectifier» les relations de son pays avec les États-Unis que nuire à celles-ci, après une vague de protestations contre des déclarations du chef de l'État jugées antiaméricaines.

La Maison-Blanche a notamment rejeté les accusations du président afghan qui avait pris dimanche le puissant protecteur américain de front en laissant entendre que les talibans étaient des alliés objectifs des troupes américaines.

Dans un communiqué publié jeudi, les services de M. Karzaï expliquent que «le président considère les États-Unis comme un ami et partenaire stratégique de l'Afghanistan et que ses récents commentaires (...) visaient à rectifier plutôt qu'à nuire à cette relation».

«Le président a dit que les relations entre les deux pays se trouvaient dans une phase critique et qu'il était donc normal que chaque partie cherche à faire valoir ses intérêts nationaux et se concentre sur eux», poursuit le communiqué.

Selon ce texte, M. Karzaï a déclaré, au cours d'un forum au palais présidentiel à Kaboul, que parmi les raisons des frictions actuelles avec Washington il y avait un désaccord sur des prisonniers détenus par les Américains et la question des victimes civiles des opérations militaires de l'OTAN en Afghanistan.

«Nous voulons de bonnes relations avec l'Amérique, nous voulons de l'amitié, mais une amitié entre deux nations souveraines», a-t-il affirmé devant un parterre d'hôtes de la présidence et de responsables gouvernementaux afghans.

Les frictions entre M. Karzaï et Washington se multiplient alors que les deux parties négocient un accord-cadre qui permettrait à des militaires américains de rester en Afghanistan après le retrait des troupes de combat de l'OTAN prévu l'année prochaine.