Une roquette tirée depuis la bande de Gaza a explosé mardi matin près d'Ashkelon (sud d'Israël), sans faire de blessé, a indiqué la police, soulignant qu'il s'agissait du premier tir depuis l'opération israélienne de novembre dans le territoire palestinien.

«La roquette est tombée tôt dans la matinée près d'Ashkelon et a provoqué quelques dégâts sur une route, sans faire de victime», a précisé à l'AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police. «Il s'agit du premier tir de ce genre depuis la fin de l'opération «Pilier de Défense», le 21 novembre», a-t-il souligné.

Selon la radio publique israélienne, citant des responsables militaires, il s'agit d'une roquette améliorée de type «Grad M75», utilisée pour la première fois.

Un groupe armé issu du mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas, les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, a revendiqué le tir, affirmant qu'il s'agissait de «représailles» à la mort samedi d'un Palestinien détenu par Israël à la suite de «tortures», selon l'Autorité palestinienne.

«À titre de première riposte à l'assassinat du prisonnier héroïque Arafat Jaradat, nous revendiquons le tir d'une roquette Grad sur Ashkelon mardi à 6 h (23 h lundi à Montréal)», ont affirmé dans un communiqué les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, qui l'avaient salué comme un de leurs membres et promis de le venger.

Un porte-parole du Hamas, au pouvoir à Gaza, Sami Abou Zouhri, a néanmoins affirmé à l'AFP qu'il n'y avait «pas de confirmation de tir de roquette du côté palestinien», ajoutant que «l'occupant portait la responsabilité du meurtre d'Arafat Jaradat et de toutes les conséquences qui en découlent».

Ce décès a déclenché des affrontements en Cisjordanie entre manifestants palestiniens et militaires israéliens qui ont fait des dizaines de blessés palestiniens.

À la suite du tir de roquette, Israël a fermé le terminal de Kerem Shalom, seul point de transit pour les marchandises avec la bande de Gaza, et partiellement celui d'Erez, destiné aux personnes, a indiqué à l'AFP un responsable palestinien responsable de la coordination avec Israël, Maher Abou Al-Ouf.

Le président israélien Shimon Peres a pour sa part affirmé qu'Israël trouverait les moyens «de répliquer de façon adéquate» aux tirs de roquettes. «L'Autorité palestinienne comprend que revenir à la violence constituerait une catastrophe c'est d'ailleurs ce que disent ses dirigeants, nous devons agir ensemble pour ramener le calme», a déclaré M. Peres à la radio publique.

Le coordinateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry s'est pour sa part déclaré dans un communiqué «profondément troublé par la reprise des tirs indiscriminés de roquette à partir de Gaza, qui sont totalement inacceptables», relevant «l'importance des efforts déployés par l'Égypte pour consolider la trêve conclue en novembre».

Israël et le Hamas ont conclu par l'intermédiaire de l'Égypte un cessez-le-feu entré en vigueur le 21 novembre.

Les hostilités entre l'armée israélienne et les groupes palestiniens de Gaza, du 14 au 21 novembre, ont coûté la vie à 177 Palestiniens, dont plus d'une centaine de civils, ainsi qu'à six Israéliens, quatre civils et deux militaires, selon les bilans des deux camps.