L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ainsi qu'un institut de recherche américain, ont indiqué mercredi n'avoir aucune indication concernant une explosion sur un site nucléaire iranien, évoquée récemment par des médias israéliens et américains.

«Nous avons appris que l'Iran a démenti l'existence d'un incident à Fordo. Cela correspond à nos observations», a déclaré Gill Tudor, porte-parole de l'agence onusienne basée à Vienne.

Fordo, considéré comme le seul site en Iran à l'abri d'une frappe militaire, est régulièrement inspecté par les experts de l'AIEA, en vertu du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) dont la République islamique est signataire.

Selon des informations publiées par le site internet américain conservateur WND, reprises par d'autres médias occidentaux et israéliens, une explosion aurait secoué le 21 janvier le site nucléaire, enfoui sous une montagne près de la ville sainte de Qom, et 200 personnes auraient été bloquées à l'intérieur.

À Washington, l'Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS), un organisme privé ayant pointé les risques du programme nucléaire iranien, a aussi mis en doute ces informations.

Selon lui, une image prise par un satellite commercial un jour après la prétendue explosion ne laisse voir aucune trace de dégâts sur le site de Fordo.

«Bien qu'une explosion souterraine puisse ne pas laisser de signe extérieur visible de dommages, l'ISIS n'a observé aucune intensification de l'activité sous forme de véhicules de nettoyage ou d'urgence que l'on pourrait s'attendre à voir dans l'éventualité d'un incident de cette ampleur», écrit l'institut dans un communiqué.

L'Iran avait fermement démenti lundi et qualifié l'information de «propagande occidentale» visant à influencer le résultat des prochaines négociations sur le nucléaire avec les grandes puissances.

Le site de Fordo, dont l'existence a été révélée en 2009, est au coeur des préoccupations du groupe des 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et l'Allemagne).

L'Iran a commencé fin 2011 à y enrichir de l'uranium jusqu'à 20%, qui la rapproche du niveau nécessaire pour fabriquer la bombe atomique (90%).

Téhéran affirme en avoir besoin pour alimenter son réacteur de recherche où il produit des isotopes médicaux, utilisés dans le diagnostic de certains cancers.

L'Iran a toujours nié vouloir se doter de l'arme nucléaire. En tant que signataire du TNP, il estime être en droit d'enrichir de l'uranium à des fins pacifiques.

Le pays a accusé les États-Unis et Israël d'être derrière les assassinats de scientifiques nucléaires iraniens ces dernières années, ainsi que des tentatives de sabotage, y compris via le virus informatique Stuxnet.

La fermeture de Fordo était l'une des revendications des grandes puissances lors des réunions de l'an passé avec l'Iran. Une nouvelle rencontre est prévue prochainement, mais ni la date ni le lieu n'ont été fixés.