Le magnat de la presse Rupert Murdoch a présenté ses excuses lundi concernant une caricature publiée dimanche par le Sunday Times qui montre le premier ministre d'Israël, Benyamin Nétanyahou, en train d'utiliser du sang comme mortier pour construire un mur d'où émergent des Palestiniens agonisants.

La parution du dessin, qui rappelle selon les leaders juifs la propagande antisémite, a coïncidé avec la Journée de commémoration de l'Holocauste, qui rend hommage aux communautés détruites par les nazis et leurs alliés durant la Deuxième Guerre mondiale. L'objectif de son auteur, Gerald Scarfe, était de commenter la récente réélection de M. Nétanyahou.

«Est-ce que la paix continuera à être cimentée?», dit la légende qui accompagne l'image, une référence à l'impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers de paix ainsi qu'au système de barrières et de murs en béton érigés par l'État hébreu qui sert, selon lui, à le protéger contre les attentats-suicides.

Rupert Murdoch a écrit sur Twitter lundi que l'illustration de M. Scarfe, un caricaturiste chevronné qui inclut souvent du sang dans ses oeuvres, ne reflétait pas la politique éditoriale du journal, mais que celui-ci devait tout de même s'excuser pour cette caricature «offensante et grotesque».

Les représentants de la communauté juive ont été troublés par le parallèle qu'ils ont vu entre le dessin sanglant paru dans le Sunday Times et la propagande antisémite, particulièrement celle reprenant le mythe très répandu selon lequel les juifs utilisent du sang humain dans leurs rituels religieux.

Leur colère a été décuplée par le fait que l'image avait été publiée lors de la Journée de commémoration de l'Holocauste.

Le Conseil des députés des Juifs britanniques, qui représente les quelque 265 000 Juifs vivant au Royaume-Uni, a déposé une plainte auprès du conseil de presse du pays.

News International, l'entreprise de Rupert Murdoch qui possède le Sunday Times, a indiqué que Gerald Scarfe n'était pas disponible pour commenter l'affaire.

Dans un communiqué, le rédacteur en chef par intérim du journal, Martin Ivens, a déclaré que la dernière chose qu'avait voulu faire la publication était d'insulter la mémoire des victimes de l'Holocauste ou évoquer le mythe sur les Juifs et le sang.