Au moins 25 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées mardi dans une nouvelle vague d'attaques en Irak, pays secoué quasi-quotidiennement par des violences et en proie à une crise politique qui perdure.

Six personnes ont péri dans l'explosion d'une voiture piégée près d'une base de l'armée à Taji, au nord de Bagdad, selon un officier et une source médicale. Au moins 20 personnes ont été blessées.

Au sud de la capitale, cinq personnes sont mortes et 14 ont été blessées à Mahmoudiyah, dans un attentat-suicide à la voiture piégée.

Et un troisième véhicule a explosé près d'un marché dans le quartier à majorité chiite de Choula, dans le nord de Bagdad, faisant cinq morts et 12 blessés.

Les attentats n'ont pas été revendiqués, mais ils portent la marque des extrémistes sunnites, notamment Al-Qaïda, qui prennent régulièrement pour cible des responsables politiques, la communauté chiite et les forces de sécurité.

«L'un de mes amis a été blessé à la tête et un autre grièvement à la poitrine», a déclaré Ali Jassem, 41 ans sur le lieu de l'explosion, avant de crier sa colère : «Les hommes politiques sont occupés à préserver leurs postes et nous nous subissons les explosions!»

Des morceaux de métal jonchaient le sol, et des voitures ont été endommagées ou calcinées, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Par ailleurs, dans la province de Diyala (centre), un milicien anti-Al-Qaïda a été tué et six autres blessés dans des attaques à la bombe, selon des sources de sécurité, alors que quatre officiers des forces kurdes ont été tués dans l'explosion d'une bombe placée en bord de route à Touz Khourmatou (nord).

Près de la ville de Baïji, à 200 km au nord de Bagdad, quatre employés d'une compagnie pétrolière étatique et un membre de la sécurité qui transportaient de l'argent pour les salaires d'employés des raffineries de la région ont été tués dans une attaque, a-t-on ajouté. Les assaillants ont pris la fuite et l'argent a été récupéré.

Ces nouvelles violences surviennent après quatre jours de calme relatif ayant suivi une série d'attaques, du 15 au 17 janvier, revendiquées par la branche irakienne d'Al-Qaïda et dans lesquelles ont péri près de 90 personnes.

Face à cette insécurité, les institutions politiques sont quasi-paralysées en raison de la crise politique dans le pays, où le premier ministre chiite Nouri al-Maliki fait face à la colère de la minorité sunnite, des Kurdes et des chiites, membres de son gouvernement, qui l'accusent d'accaparer le pouvoir.

Les sunnites ont commencé à manifester presque tous les jours après l'arrestation le 20 décembre de gardes du corps du ministre sunnite des Finances Rifaa al-Issawi. Ces protestations ont accru la pression sur M. Maliki, appelé même à partir.

Des élections provinciales, prévues dans trois mois, constitueront un test pour M. Maliki et ses opposants, avant des élections nationales en 2014.

La crise avait éclaté au grand jour en décembre 2011, au moment du retrait des derniers soldats américains du pays, le bloc Iraqiya, laïque mais dominé par les sunnites, dénonçant un exercice autocratique du pouvoir de M. Maliki. L'épreuve de force s'est durcie autour de la répartition des recettes pétrolières entre la région autonome kurde et le pouvoir central.