Le prince Harry, dont le service en Afghanistan en tant que copilote-artilleur à bord d'hélicoptère Apache a pris fin lundi, a dit avoir tué des talibans dans le cadre de sa mission, en insistant sur la logique qui consiste à «prendre une vie pour en sauver une».

Lundi soir, le ministère britannique de la Défense a annoncé que le prince Harry avait quitté l'Afghanistan au terme de 20 semaines de déploiement.

Interrogé pendant son affectation afghane par l'agence britannique Press Association (PA) pour savoir s'il avait tué des insurgés depuis son hélicoptère lors de ses missions dans la province du Helmand, le prince de 28 ans a répondu «oui, comme beaucoup d'entre nous».

«Prendre une vie pour en sauver une (...) C'est ce qui était en jeu, je pense», a-t-il dit, selon des déclarations rendues publiques lundi. «Si il y a des gens qui essaient de faire du mal à nos gars, alors nous allons les mettre hors-jeu», a ajouté le prince, troisième dans la succession au trône.

Il a cependant ajouté qu'il n'avait pas choisi d'être pilote d'hélicoptère de combat pour tuer des gens. «Nous sommes un atout extrêmement fiable et nos missions principales sont les escortes». «Si des gars sont blessés, nous venons nous placer au-dessus d'eux pour empêcher toute attaque d'insurgés qui vont nous voir et se dire ''ok, c'est un combat inégal, on ne va pas s'approcher''», a-t-il détaillé.

Le prince Harry est en permanence accompagné d'agents du SO14 chargés de sa protection, y compris à Camp Bastion, la plus grande base opérationnelle de l'armée britannique dans le monde. Ses gardes du corps ne l'accompagnaient cependant pas à bord de son hélicoptère.

Évoquant sa vie dans le camp, le prince Harry l'a qualifiée de «complètement normale. Aussi normale que ça peut l'être. Je suis l'un des gars. Je ne suis pas traité différemment», a-t-il dit, regrettant seulement que «parce que beaucoup de gars ici ne m'ont pas rencontré, ils me voient comme le Prince Harry plutôt que le Capitaine Wales, ce qui est frustrant».

«C'est un type normal, quelqu'un que je considère comme un ami et avec qui il est très agréable de travailler», a affirmé le Capitaine Simon Beattie, 30 ans, qui commandait le prince. Il a ajouté que le Capitaine Wales «était bon dans ce qu'il faisait».

«Les examens ont toujours été un cauchemar pour moi mais quand il s'agit de frapper dans un ballon, jouer à la PlayStation ou voler, je trouve ça en général plus facile que de marcher», a déclaré le prince Harry.

«J'aime à penser qu'avec mes pouces, je me débrouille bien», a-t-il ajouté en dressant un parallèle entre les jeux vidéo et l'exercice de tir depuis son hélicoptère.

Le prince Harry avait déjà été affecté en Afghanistan pendant dix semaines en 2007-2008. Il était alors chargé de coordonner au sol les attaques aériennes contre les insurgés talibans.

Il a déclaré avoir «détesté être coincé» dans la base militaire et avoir préféré cette deuxième mission.

Il a affirmé que son frère, le prince William, éprouvait «un peu de jalousie» à son égard car «évidemment, il aurait adoré être» en Afghanistan. «Pour être honnête, je ne comprends pas pourquoi il ne le peut pas». Le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône, n'a jamais été envoyé en service actif, considéré comme trop dangereux.

«Oui, on nous tire dessus. Mais si les gars qui font le même boulot que nous se font tirer dessus au sol. Je ne vois pas où est le problème à ce qu'on se fasse tirer dessus aussi», a jugé le prince Harry.

Il s'est par ailleurs dit «ravi» pour son frère et pour Kate, son épouse, qui attendent un heureux événement pour juillet et «impatient de devenir oncle».

Lors de l'interview, le prince Harry est aussi revenu sur un sujet moins glorieux. Il a évoqué les photos publiées sur internet en août dernier, le montrant nu lors d'une séance de «strip-billard» à Las Vegas pour reconnaître qu'«au final, il n'avait pas été à la hauteur, qu'il avait déçu sa famille et d'autres personnes».

«Mais, j'étais dans un espace privé et un certain niveau d'intimité devrait être respecté», a-t-il ajouté, estimant que c'était «un exemple classique» de sa manière d'être «un peu trop militaire et pas assez princière».