Le ministre des Finances irakien, Rifaa al-Issawi, pris dans une querelle politique avec le premier ministre Nouri al-Maliki, a échappé dimanche à une tentative d'assassinat quand une bombe a explosé au passage de son convoi, ont indiqué des sources de sécurité.

Le convoi de Rifaa al-Issawi circulait entre Fallouja et Abou Ghraib, à l'ouest de Bagdad, quand une bombe a explosé aux environs de 19h locales, ont indiqué deux responsables des services de sécurité sous couvert de l'anonymat, ajoutant que le ministre avait «échappé à un assassinat».

L'explosion n'a fait aucun blessé dans l'entourage du ministre, mais quelques véhicules ont été endommagés, ont-ils précisé.

Cette explosion intervient en pleine crise politique en Irak, après plusieurs semaines de manifestations anti-gouvernementales dans des zones majoritairement sunnites.

La minorité sunnite organise des rassemblements depuis trois semaines, accusant le gouvernement de M. Maliki, un chiite, de la mettre sur la touche et réclamant la libération de prisonniers ainsi que l'abrogation des lois antiterroristes dont elle estime faire les frais.

Le mouvement de contestation sunnite a démarré après l'arrestation le 20 décembre de neuf gardes de M. Issawi, un sunnite membre du bloc laïque Iraqiya, une formation soutenue par la communauté sunnite qui fait partie du gouvernement mais qui est très critique envers M. Maliki.

Mercredi, ce dernier a averti que les forces de sécurité pourraient intervenir pour mettre fin au mouvement.

Le puissant chef radical chiite Moqtada al-Sadr, dont le mouvement compte 40 députés et cinq ministres, a également exprimé publiquement son opposition au premier ministre.

Des élections locales prévues en avril constitueront un test pour M. Maliki et ses opposants, avant des élections nationales l'année prochaine.