Une compagnie de sécurité privée américaine accusée de complicité dans les mauvais traitements infligés par des soldats américains à des détenus dans la prison d'Abou Ghraib en Irak en 2003 a versé plus de cinq millions de dollars à 72 victimes pour qu'elles abandonnent les poursuites, selon des documents officiels obtenus par l'AFP mercredi.

Les plaignants, 72 anciens détenus, ont affirmé que la L-3 Service (aujourd'hui Engility Holdings), et d'autres sociétés sous-traitantes de l'armée américaine, «ont participé, approuvé ou couvert la maltraitance de prisonniers par des responsables militaires des États-Unis», écrit cette compagnie dans un rapport financier à l'autorité de surveillance de la bourse américaine, la Securities and Exchange Commission.

«Le 5 octobre 2012, les plaignants et nous sommes tombés d'accord pour mettre un terme à la procédure judiciaire moyennant le paiement de 5,28 millions de dollars», précise la L-3 Services.

Elle employait des traducteurs à la prison d'Abou Ghraib en 2003, selon les actes de la procédure judiciaire qui mentionne également d'autres compagnies privées américaines, la CACI International Inc et la CACI Premier Technology, soupçonnées de fournir du personnel pour interroger les détenus.

La majorité des actes de maltraitance ont eu lieu en 2003 quand les employés de CACI et L-3 travaillaient dans cette prison, selon l'acte d'accusation d'un tribunal militaire américain.

La prison Abou Ghraib avait défrayé la chronique après la publication en 2004 de photographies montrant des détenus irakiens humiliés et maltraités par des soldats américains à la suite de l'invasion de l'Irak en 2003 par les forces de la coalition internationale.

Ces exactions ont été présentées par l'administration américaine comme étant le fait de quelques militaires isolés avant que le scandale n'aboutisse à la condamnation de 11 soldats à des peines de plus de dix ans de prison.