Le président israélien Shimon Pérès a affirmé lundi qu'il n'était pas hostile à un dialogue le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, mais à condition que ce dernier cesse les violences et reconnaisse l'État d'Israël.

Il n'y a pas de mal à parler avec le Hamas à condition d'obtenir une réponse», a déclaré M. Pérès lors d'une réception des chefs des Églises chrétiennes à Jérusalem à l'occasion du Nouvel an civil.

À trois semaines des élections législatives, c'est la deuxième fois en 24 heures que le chef de l'État israélien, dont les fonctions sont essentiellement honorifiques, émet une opinion dissonante sur la question palestinienne par rapport à la politique de la coalition de droite de Benyamin Nétanyahou.

Dimanche, devant le corps diplomatique israélien, M. Pérès avait appelé à la reprise des négociations de paix avec les Palestiniens et rendu hommage au président palestinien Mahmoud Abbas, s'attirant de vives critiques du Likoud (droite nationaliste), le parti de M. Nétanyahou.

Dans un communiqué, le Likoud avait accusé le président d'être «détaché des sentiments du peuple».

«Parler de la paix n'est pas politique, c'est une question de principe», a répondu lundi M. Pérès. «Israël a entamé un processus de paix avec les Palestiniens et il faut reprendre les négociations», a-t-il insisté.

En ce qui concerne Gaza, le Hamas «doit décider ce qu'il veut, la paix ou la guerre», a estimé le président israélien selon des propos en anglais diffusés par la radio militaire.

«Si le Hamas respecte les conditions imposées par le Quartette, celles de la communauté internationale, pas les nôtres, nous pourrons engager des négociations avec eux. Il faut qu'il choisisse entre les fusils ou la paix», a-t-il argué.

Israël, les États-Unis et l'Union européenne considèrent le Hamas comme une organisation terroriste.

Le Quartette pour la paix au Proche-Orient (UE, ONU, Russie et États-Unis) pose trois conditions avant d'envisager un dialogue avec le Hamas: la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël, la reconnaissance des accords passés et la renonciation à la violence.