L'Iran a «pu jusqu'ici contrôler» l'effet des sanctions internationales qui frappent le pays en raison de son programme nucléaire controversé, a assuré samedi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

«Nous sommes engagés dans une guerre économique ciblée avec l'ennemi», a affirmé M. Ahmadinejad lors d'un entretien à la télévision d'État en se référant aux puissances occidentales qui soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que nie Téhéran.

«Les sanctions ciblées qui allaient nous paralyser, disent nos ennemis, ont entraîné une baisse de nos ventes pétrolières. Ils ne nous laissent pas non plus transférer nos recettes pétrolières. Cela atteint notre commerce, qui est dépendant du pétrole», a expliqué le président ultra-conservateur.

Mais, a-t-il souligné, «nous avons pu jusqu'ici contrôler ce coup et ça n'a pas tourné comme ils le prédisaient. Ils pensaient que le pays allait s'écrouler, mais ce n'est pas arrivé».

Les pays occidentaux ont mis en place depuis le début de l'année un embargo pétrolier contre l'Iran.

Les sanctions ont provoqué une chute de la production et des exportations de pétrole, et une pénurie de devises étrangères qui a causé l'effondrement en octobre du cours du rial, accentuant le taux d'inflation.

Le volet financier des sanctions, qui vise le rapatriement des pétrodollars iraniens, a fait baisser de 50% les recettes pétrolières de la République islamique, a admis la semaine dernière le ministre de l'Économie.

M. Ahmadinejad a assuré que son gouvernement avait «préparé des plans sur le long terme» pour réduire la dépendance de l'Iran aux pétrodollars.

«Nous ne laisserons plus (les Occidentaux) utiliser des mesures économiques qui deviendront des moyens de pression», a-t-il dit, sans vouloir détailler l'effet des sanctions et comment l'Iran les détournait. Mais, a-t-il admis, les pressions ont été «lourdes pour la population».

Le président est critiqué par certains responsables politiques pour la mise en place en 2010 d'un plan sur cinq ans visant à remplacer les subventions sur la nourriture et l'énergie par des allocations directes aux ménages. Ce plan, estiment-ils, plombe le budget de l'État et génère de l'inflation.