Les autorités israéliennes sont sur le point d'approuver de nouveaux projets de construction massifs dans des colonies à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie occupée, malgré les critiques internationales, a indiqué mardi l'ONG israélienne La Paix maintenant.

Les États-Unis ont fermement dénoncé ces projets, estimant qu'ils allaient «à l'encontre de la cause de la paix» et qu'il s'agissait de «gestes de provocation».

De leur côté, les quatre membres européens du Conseil de sécurité de l'ONU, dont les deux permanents France et Grande-Bretagne, préparent une déclaration commune pour condamner les projets de construction dans les colonies israéliennes.

Mercredi, les autorités municipales de Jérusalem doivent donner leur approbation finale à un projet de construction de 2.610 logements à Givat Hamatos, un quartier de colonisation juif à Jérusalem-Est, pour lequel des appels d'offres devraient être publiés dans les prochains mois, a déclaré à l'AFP Hagit Ofran, porte-parole de l'association anti-colonisation.

«Demain la commission de planification (municipale) va donner son accord au vaste projet de +Givat Hamatos A+», a-t-elle expliqué, en estimant que ce plan «est susceptible à lui seul de faire capoter la possibilité d'une solution à deux Etats (palestinien et israélien)».

Givat Hamatos est situé près de la ville palestinienne de Bethléem (Cisjordanie). Les opposants au projet assurent que de nouvelles constructions dans ce secteur couperait délibérément Bethléem de Jérusalem.

En outre, le ministère du Logement se prépare à lancer la semaine prochaine des appels d'offres pour des centaines de logements dans les implantations de Givat Zeev, Karnei Shomron et d'Efrat, en Cisjordanie, a ajouté Hagit Ofran, spécialiste du dossier des colonies à La Paix Maintenant.

Mardi soir, la commission de planification du district de Jérusalem a refusé, dans une décision surprise, la construction de 813 logements dans le quartier de Givat Hamatos, selon le ministère israélien de l'Intérieur.

En revanche, elle a approuvé un autre projet prévoyant la construction de «700 logements» pour les habitants palestiniens de Beit Safafa, un quartier arabe de Jérusalem-Est, a affirmé une porte-parole du ministère de l'Intérieur, Efrat Orbach, dans un message SMS à l'AFP, sans autres précisions.

Par ailleurs, la commission de planification du district de Jérusalem doit se réunir à nouveau jeudi pour examiner la construction de 1100 logements supplémentaires dans le quartier de colonisation de Gilo, situé également à Jérusalem-Est, a précisé Mme Ofran.

Enfin, selon La Paix Maintenant, cette même commission se retrouvera le 7 janvier prochain pour étudier la mise en chantier d'un millier de chambres d'hôtel à Givat Hamatos.

Lundi, le ministère de l'Intérieur avait donné son feu vert à la construction de 1500 logements à Ramat Shlomo à Jérusalem-Est, relançant un projet déjà condamné par les Etats-Unis en 2010.

Israël a essuyé une vague de critiques internationales pour sa décision de relancer des projets de colonisation près de Jérusalem qui compromettrait la viabilité d'un futur État palestinien, en représailles à l'accession de la Palestine au statut d'État observateur à l'ONU le mois dernier.

Israël considère Jérusalem comme sa capitale «unifiée et indivisible». Mais la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de la partie orientale de Jérusalem, où les Palestiniens veulent établir la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

En pleine campagne électorale avant le scrutin du 22 janvier, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a réaffirmé mardi que Jérusalem était «la capitale éternelle de l'État d'Israël et nous continuerons à y construire».

Quelque 340 000 Israéliens habitent dans des implantations de Cisjordanie et 200 000 autres dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, où vivent plus de 270 000 Palestiniens.

La communauté internationale considère comme illégales, au regard du droit international, toutes les colonies juives.