La Cour suprême israélienne a ordonné jeudi à l'armée de revoir le tracé d'un mur de séparation qui doit passer par Battir, un village palestinien de Cisjordanie qui pourrait être classé par l'UNESCO l'année prochaine, a indiqué une ONG de défense de la nature.

«Cet après-midi, la Cour suprême (...) a ordonné aux militaires de présenter un plan alternatif sous un délai de 90 jours», selon le communiqué de l'ONG des Amis de la terre Moyen-Orient (FOEME).

«Du fait de la nature unique de la région dont il est question, nous sommes convaincus que les responsables de sécurité doivent revoir (leur projet), en ce qui concerne cette barrière et les arrangements sécuritaires des zones qui posent problème», précise le communiqué, citant la décision de justice.

Le tracé du mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie a plusieurs fois été mis en cause devant la justice, mais la décision de la Cour suprême intervient après qu'une coalition inhabituelle a contesté un pan du mur qui doit passer par Battir.

FOEME, l'Autorité israélienne de la nature et des parcs ainsi que des habitants du village de Battir ont estimé que le passage du mur pouvait endommager un réseau d'anciennes terrasses agricoles et demandé à la justice un nouveau tracé.

Situé à l'ouest de Bethléem, Battir est célèbre pour ses terrasses agricoles datant de plusieurs millénaires que les Palestiniens souhaitent voir classées l'année prochaine par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l'Humanité.

Le ministre de la Défense a de son côté affirmé que le tracé du mur n'endommagerait pas les terrasses, appelant la Cour suprême à laisser le plan intact.

L'armée n'a pas réussi à présenter «un seul expert dans le domaine de la culture et du patrimoine naturel» pour défendre son point de vue, «et pourtant elle affirme constamment qu'elle conserve le bon équilibre entre les besoins sécuritaires et les biens de valeurs du patrimoine» naturel, a précisé le directeur de la FOEME en Israël, Gidon Bromber, dans le communiqué.

«Nous sommes confiants que cette fois-ci les militaires vont revoir leurs options de sécurité, en fonction des conseils des experts».

Contacté par l'AFP, le ministère de la Défense n'a pas commenté dans l'immédiat la décision de la Cour.