L'Égypte juge inacceptable l'«agression» israélienne contre la bande de Gaza, a déclaré jeudi le président égyptien Mohamed Morsi, qui avait ordonné la veille le rappel de l'ambassadeur d'Égypte auprès de l'Etat hébreu.

«Les Israéliens doivent réaliser que cette agression, nous ne l'acceptons pas, et qu'elle ne peut mener qu'à de l'instabilité dans la région», a dit M. Morsi dans une brève allocution retransmise par la télévision publique.

Le président égyptien a indiqué s'être entretenu par téléphone avec le président américain Barack Obama et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

«J'ai appelé peu avant l'aube le président américain Obama et nous avons discuté de la nécessité de mettre fin à cette agression et qu'elle ne se répète pas», a dit M. Morsi, issu des Frères musulmans, qui sont considérés comme la maison mère du Hamas au pouvoir à Gaza.

«Nous avons examiné les moyens d'apaiser et de mettre fin à ces actes (...) et de réaliser la paix et la sécurité», a-t-il ajouté.

«J'ai expliqué le rôle de l'Égypte, la position de l'Égypte, le fait que nous veillons aux relations avec les Etats-Unis et avec le monde mais en même temps notre refus total de cette agression», a-t-il ajouté, précisant s'être mis d'accord avec M. Obama «pour communiquer (...) afin d'empêcher l'escalade».

«De manière générale, il y a un grand mouvement pour contacter le monde entier afin d'empêcher et de mettre fin à cette agression contre Gaza», a-t-il conclu.

L'Égypte joue habituellement les intermédiaires entre Israël et le mouvement palestinien Hamas à chaque flambée de violence entre les deux parties.

Mercredi, M. Morsi avait aussi demandé à la Ligue arabe, basée au Caire, d'organiser une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères arabes.

Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli, a indiqué à l'AFP que l'organisation tiendrait samedi cette réunion.

Premier pays arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël en 1979, l'Égypte avait déjà retiré son ambassadeur d'Israël après la deuxième Intifada, lancée en 2000, quand le président Hosni Moubarak - renversé en 2011 - était au pouvoir.