L'émir du Qatar se rendra mardi dans la bande de Gaza, pour la première visite d'un chef d'État étranger depuis que le Hamas a pris le contrôle de ce territoire palestinien en 2007, selon des sources proches du mouvement islamiste palestinien.

«L'émir du Qatar arrivera à Gaza mardi», a déclaré dimanche à l'AFP une source proche du gouvernement du Hamas à Gaza sous le couvert de l'anonymat.

«Demain (lundi), une délégation qatarie viendra à Gaza pour préparer le programme et discuter des détails de la visite» de cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, a-t-on ajouté.

«L'émir du Qatar se rendra à Gaza mardi pour inaugurer plusieurs projets» de développement dans l'enclave palestinienne, avait auparavant annoncé l'agence de presse Shihab, citant un responsable du Hamas.

Il s'agit de la première visite d'un chef d'État arabe dans la bande de Gaza depuis son occupation par Israël en 1967.

Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a pour sa part appelé dans un communiqué la population de Gaza «à exprimer la bienvenue à l'émir du Qatar en sortant dans les rues».

L'émir est un des plus importants dirigeants internationaux à se rendre à Gaza depuis que le Hamas est devenu maître du territoire en juin 2007, au détriment du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, chef de l'Autorité palestinienne.

Selon l'agence de presse officielle qatarie QNA, l'émir a appelé dimanche le président Abbas pour évoquer avec lui «les relations bilatérales».

Plus tôt dans la journée, il avait reçu un appel d'Ismaïl Haniyeh pour un entretien sur «la situation sur la scène palestinienne».

Mahmoud Abbas a confirmé dans un communiqué avoir reçu un appel de l'émir du Qatar l'informant de son intention de visiter la bande de Gaza et des projets de développement qataris dans l'enclave palestinienne.

«Le président Abbas a salué les efforts de l'État du Qatar en faveur de la bande de Gaza», selon le communiqué publié par l'agence officielle WAFA, tout en soulignant «la nécessité de préserver l'unité du territoire palestinien et de mettre fin à la division» entre Hamas et Fatah.

Le Qatar a oeuvré en faveur de la réconciliation nationale palestinienne en parrainant en février une rencontre à Doha entre Mahmoud Abbas et le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, qui a quitté Damas pour s'installer dans la capitale de l'émirat. Mais la réconciliation est jusqu'à présent restée lettre morte.

L'émirat a renforcé sa présence dans la bande de Gaza depuis près d'un an.

Il a annoncé le 25 septembre le lancement prochain d'un investissement de 254 millions de dollars (195 millions d'euros) dans le territoire, notamment dans des projets routiers et de développement agricole.

Sur ces 254 millions, 140 M USD (107 M EUR) seront consacrés aux infrastructures routières et 62 M USD (47 M EUR) à la construction de logements dans le nord de la bande de Gaza.

Les matériaux destinés à ces projets entreront bientôt par le terminal de Rafah, à la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, a indiqué samedi à l'AFP l'ambassadeur du Qatar à Gaza, Mohammad al-Emadi.

Par ailleurs, l'émirat a fait don de 30 millions de litres de carburant pour alimenter l'unique centrale électrique de la bande de Gaza, qui ont commencé à être livrés via l'Égypte depuis juin.

En reconnaissance de cette aide au territoire palestinien sous blocus israélien, les drapeaux du Qatar ont récemment fleuri dans la bande de Gaza, ainsi que des panneaux libellés «Merci au Qatar qui tient ses promesses».