La mission de l'ONU en Afghanistan (Unama) a appelé samedi les talibans à cesser d'utiliser des bombes artisanales s'apparentant à des mines anti-personnel (MAP) après qu'un de ces engins eut provoqué la mort de 18 femmes vendredi dans le nord du pays.

«Bien que les talibans, via leur dirigeant le mollah Omar, ont banni l'usage de mines anti-personnel en 1998, dénonçant ces armes comme "non-islamiques" et "anti-humaines", les éléments anti-gouvernement continuent à utiliser des bombes artisanales proches des MAP, avec un effet dévastateur sur les civils», observe l'Unama dans un communiqué.

La mission de l'ONU appelle les talibans à «réitérer publiquement leur interdiction de ces armes» et à «arrêter de les utiliser».

Vendredi, l'explosion d'une bombe artisanale a tué au moins 18 personnes et blessé une quinzaine d'autres, dont six enfants et sept femmes, qui se rendaient en minibus à un mariage dans la province de Balkh (nord), selon le communiqué. Des sources policières faisaient état vendredi de 19 morts.

Pour les mariages en Afghanistan, les familles invitent des centaines de proches et d'invités dont certains parcourent un long trajet pour assister aux festivités.

Samedi, les talibans, dont les attentats suicides et les bombes artisanales sont les armes de prédilection, ont démenti dans un communiqué être responsables de l'attaque, expliquant que leurs combattants ne sont pas implantés dans la zone où l'explosion s'est produite, ce que conteste l'Unama.

Les bombes artisanales (IED) causent les plus grandes pertes chez les civils, déplore l'Unama, qui entre le 1er janvier et le 30 septembre dernier, a recensé 340 personnes tuées et 599 blessées lors d'incidents du genre. Leur utilisation est en augmentation de 30 %, selon l'ONU.

Si certaines sont commandées à distance et visent généralement des militaires, d'autres, comme celle ayant explosé vendredi dans le nord, sautent lorsqu'une pression suffisante est exercée sur elles, un mécanisme identique à celui des mines anti-personnel.