Le Hamas et le Jihad islamique à Gaza ont tiré un barrage de roquettes contre le sud d'Israël, qui n'a pas fait de victime, au lendemain d'une frappe aérienne israélienne dans le sud du territoire, faisant craindre une nouvelle escalade de violence.

«En réponse aux blessures infligées à des civils lors de la dernière frappe à Rafah, les Brigades Ezzedine al-Qassam et les Brigades al-Quds ont tiré un certain nombre de roquettes contre des positions militaires ennemies», selon un communiqué de la branche armée du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza. Les Brigades al-Quds sont le bras militaire du Jihad islamique palestinien, un groupe radical allié du Hamas.

C'est la première fois depuis la dernière flambée de violences entre groupes armés de Gaza et l'armée israélienne, en juin dernier, que le Hamas revendique le lancement de roquettes sur Israël.

«Le bombardement de ce matin est un message à l'ennemi sioniste selon lequel la résistance ne laissera pas passer la moindre agression unilatérale des occupants (israéliens)», a affirmé Abou Obeida, le porte-parole des Brigades al-Qassam, sur le site du groupe paramilitaire.

Abou Obeida s'est loué du «degré élevé de coordination» entre les factions armées du territoire.

Les tirs de roquettes n'ont fait ni victime ni dégâts majeurs en Israël, mais des éclats ont endommagé un bâtiment tôt lundi matin, selon la police nationale.

Interrogé à la radio publique, Ilan Yossef, un habitant du kibboutz Nir Yitzhak, a affirmé qu'«une roquette a heurté de plein fouet un enclos à brebis où se trouvent habituellement beaucoup d'enfants (...) Heureusement, aujourd'hui personne ne s'y trouvait, car nous célébrons la fête (juive) de Simhat Torah».

La population du secteur proche de la bande de Gaza a reçu pour consigne de rester à proximité des abris.

«Plus d'une dizaine de roquettes ou obus de mortiers ont été tirés ce matin (lundi) de la bande de Gaza contre le sud d'Israël sans faire de blessé», a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'armée. La radio publique a fait état de «plus d'une cinquantaine» de projectiles qui se sont abattus sur le district d'Eshkol.

Décès d'un Palestinien

L'armée a indiqué avoir riposté en ciblant des sites «d'activités terroristes» du Hamas ainsi que des unités «responsables des tirs de roquettes de la bande de Gaza».

Des chars israéliens ont tiré en début de matinée à l'est de la ville de Khan Younès, selon des témoins --faisant cinq blessés, dont un grièvement atteint, a précisé le ministère de la Santé du gouvernement Hamas à Gaza.

Les minarets de deux mosquées, les mosquées al-Yasser et al-Houda, ont été touchés par des tirs israéliens dans la même zone, près de la frontière entre Israël et Gaza, d'après des témoins.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole militaire a précisé que «la riposte aux tirs de roquettes a aussi visé une position du Hamas installée dans une mosquée du sud de la bande de Gaza».

Au moins dix Palestiniens avaient été blessés, dont deux grièvement, lors d'un raid ciblé de l'aviation israélienne dimanche soir à Rafah, dans le sud de l'enclave, selon des sources médicales palestiniennes.

Un des blessés, Abdullah Maqawai, 24 ans, est décédé lundi, a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, Ashraf al-Qudra.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir tenté d'éliminer deux militants salafistes jihadistes, dont Abdullah Maqawai.

Des passants, dont des enfants, ont été touchés par la frappe israélienne à Rafah, selon les sources médicales palestiniennes.

Depuis plus d'un an, le Hamas s'efforce officiellement de maintenir une trêve tacite, fragile et ponctuée de cycles de violence, avec l'armée israélienne.

Mais cette trêve n'empêche pas des organisations armées du territoire, en particulier salafistes et jihadistes, de lancer régulièrement des projectiles contre Israël.

Plus de 470 roquettes palestiniennes ont été tirées contre Israël depuis le début de l'année, selon un bilan de l'armée.