L'ex-premier ministre israélien Ehud Olmert a été condamné pour corruption lundi à une peine d'un an de prison avec sursis et à une amende de 75 300 shekels (19 000 $), une peine qui ne l'interdit pas d'activité politique, a-t-on appris de source judiciaire.        

La peine prononcée par le tribunal de district de Jérusalem est en deçà des réquisitions du parquet qui réclamait six mois de travaux d'intérêt général.

Dans son verdict de 27 pages dont l'AFP a reçu une copie, la juge Moussia Arad affirme « que des circonstances atténuantes ont évité une peine de prison ferme qui aurait été justifiée au vu de la gravité de la faute ».

Le 10 juillet, ce même tribunal avait reconnu M. Olmert coupable de corruption dans l'affaire dite du « Centre d'investissement », organisme officiel à l'aide duquel il a favorisé, en tant que ministre du Commerce et de l'Industrie (2003-2006) des prêts et des garanties officielles au profit de sociétés gérées par Ouri Messer, son ex-associé dans un cabinet d'avocats.

« L'accusé éprouvait beaucoup d'affection pour M. Messer, et s'est préoccupé de lui. Il s'agit d'un conflit d'intérêts », selon un des attendus du jugement.

À ce titre, M. Olmert encourait jusqu'à trois ans de prison.

Le tribunal l'avait en revanche acquitté dans deux autres dossiers de corruption plus graves, les affaires Talansky et Rishon Tours.

Dans une brève déclaration à la presse, l'ancien premier ministre israélien a assuré « sortir la tête haute du tribunal ».

« Je respecterai le verdict de la cour et j'en tirerai les leçons », a-t-il ajouté.

Le parquet a de son côté laissé entendre qu'il allait faire appel.

« Pour nous, cette affaire n'est pas terminée », a déclaré aux journalistes Eli Abravanel, le procureur de l'État, qui a rappelé qu'il avait demandé une peine ferme contre M. Olmert.

Ancien cadre du Likoud (droite nationaliste) puis dirigeant du parti centriste Kadima, M. Olmert avait été chassé du pouvoir en mars 2009 par une série d'affaires.

Il a d'autre part été inculpé le 5 janvier dans une affaire beaucoup plus grave, l'énorme scandale immobilier du projet « Holyland » à Jérusalem, qui remonte à l'époque où il était maire de la ville (1993-2003) et qui implique pas moins de 15 autres ex-hauts responsables de la municipalité.