Au moins 16 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide commis lors d'une manifestation à Kunduz, une grande ville du nord de l'Afghanistan, a annoncé lundi à l'AFP un médecin de l'hôpital local.    

Le bilan de cet attentat, commis sur la place principale de la ville, variait selon les sources. Le docteur Shir Jan, qui travaille à l'hôpital central de Kunduz, a confirmé un bilan de 16 morts et 26 blessés. Selon lui, les morts sont trois civils et 13 policiers. Il avait initialement fait état de 21 morts.

La police a indiqué que 15 personnes avaient été tuées, aussi bien des civils que des policiers.

Lal Mohammad Ahmadzai, porte-parole de la police pour le nord de l'Afghanistan, a précisé que sept policiers et huit civils avaient trouvé la mort dans l'attentat.

« L'auteur de l'attaque était à pied. Il a actionné ses explosifs au moment où les gens s'apprêtaient à manifester pacifiquement pour condamner le meurtre sans discrimination de civils », a-t-il dit à l'AFP.

Cette attaque a été commise deux jours après qu'un kamikaze, un adolescent selon la police, se fut fait exploser devant le quartier général des forces de l'OTAN à Kaboul, tuant six adolescents âgés de 12 à 17 ans.

Des habitants ont également indiqué que la marche était organisée à la suite d'une tuerie récente de civils et qu'elle était marquée par une forte présence policière.

« Les gens venaient de se rassembler et étaient sur le point de commencer leur manifestation. La police a tenté de les disperser. J'ai vu passer un camion de la police, puis soudain il y a eu une forte explosion et une énorme colonne de fumée », a raconté Abdul Sabor, un commerçant.

« Plus tard, j'ai vu de nombreuses personnes et policiers couverts de sang », a-t-il ajouté.

La province de Kunduz est l'une des plus instables du nord de l'Afghanistan. Une moto piégée dans un marché y avait déjà tué 11 personnes le 14 août.

Le Nord afghan est toutefois en général moins touché par les violences que le sud et l'est du pays, bastions des rebelles talibans.

Malgré le déploiement d'encore près de 120 000 soldats de la coalition de l'OTAN pour épauler près de 350 000 militaires et policiers afghans, l'insurrection est loin d'être défaite en Afghanistan.

Les talibans, chassés fin 2001 du pouvoir par l'OTAN, multiplient les attentats-suicides et bombes artisanales, qui frappent notamment les civils.