Un attentat-suicide visant un haut responsable afghan qui assistait à des funérailles a fait mardi au moins 20 morts et une cinquantaine de blessés, dont plusieurs grièvement, dans l'est de l'Afghanistan, selon le ministère de l'Intérieur.    

Un précédent bilan du ministère faisait état d'au moins huit morts et d'une trentaine de blessés dans cet attentat, l'un des plus sanglants cette année en Afghanistan.

« J'ai entendu un grand "bang" et j'ai vu de la fumée partout. Puis j'ai vu des morceaux de chair et des gens autour de moi couverts de sang. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais cela a fait beaucoup de victimes », a raconté un témoin, blessé dans l'attentat et soigné dans une clinique, qui n'a pas voulu communiquer son nom.

L'attaque visait le gouverneur du district de Dur Baba, dans la province du Nangarhar, a indiqué Sediq Sediqqi, le porte-parole du ministère, qui n'a pas su dire si le gouverneur avait été touché.

D'après Abdullah Stanikzaï, chef de la police du Nangarhar, pour qui le nombre de morts est également passé à 20 personnes (le policier parlait dans un premier temps de dix morts), un homme « à pied » s'est fait exploser durant un enterrement dans le district de Dur Baba.

Selon M. Stanikzaï, le gouverneur visé, Hamisha Gul, fait partie des blessés, tout comme deux de ses gardes du corps. Des informations confirmées par Ahmad Zia Abdulzaï, le porte-parole de la province.

D'après M. Abdulzaï, le bilan atteint 25 morts, dont le fils de M. Gul. « Le gouverneur du Nangarhar condamne fortement cet acte lâche de terroristes », a-t-il ajouté.

Aucun représentant des talibans, chassés fin 2001 du pouvoir par la coalition étrangère et qui mènent depuis lors l'insurrection en Afghanistan, n'a pu être joint par l'AFP.

L'attaque de Dur Baba est la plus sanglante depuis celle du 14 août à Zaranj, la capitale de la province de Nimroz (sud-ouest), dans laquelle trois kamikazes avaient détoné leur charge dans un marché, tuant 30 personnes. Le même jour, 50 Afghans avaient péri dans une demi-douzaine d'attaques menées à travers le pays.

Malgré la présence de 130 000 soldats de la coalition de l'OTAN, en soutien aux 352 000 militaires et policiers afghans, le gouvernement de Kaboul et ses alliés de l'ISAF n'ont pas réussi à vaincre l'insurrection.

La violence est particulièrement élevée dans le sud et l'est du pays. Les attentats-suicides sont, avec les mines artisanales, les principales armes des rebelles.

Alors que la grande majorité des troupes étrangères quitteront l'Afghanistan à la fin 2014, elles restent, avec l'armée et la police afghanes, les cibles désignées des rebelles.

Mais les civils paient le plus lourd tribut au conflit. En 2011, plus de 3000 d'entre eux sont morts dans ces violences, selon l'ONU, soit le plus lourd bilan depuis 2001.

Toujours d'après l'UNAMA, la mission des Nations unies en Afghanistan, plus de 13 000 civils afghans ont péri à cause de la guerre depuis 2007.