Toutes les familles de la colonie sauvage de Migron, la plus vaste de Cisjordanie occupée, ont évacué l'implantation dimanche matin, à 48 heures de l'expiration d'un ultimatum de la Cour suprême d'Israël.

«Toutes les familles sont parties», a confirmé à l'AFP Louba Samri, porte-parole de la police israélienne, précisant que la majorité avait quitté les lieux de leur plein gré tandis que «certains qui résistaient passivement ont été évacués par les forces de police».

La grande majorité des 50 familles résidentes de Migron ont été provisoirement relogées dans la colonie voisine d'Ofra, dans l'attente que l'achèvement des travaux de construction d'une nouvelle colonie, Givat Hayekev.

«Migron, nous reviendrons», «Nous n'oublierons jamais le sionisme», avaient écrit certains habitants sur les portes de leur maison.

Les habitants ont refusé de répondre aux questions des journalistes. Certains avaient placé des pancartes sur leur voiture: «S'il vous plaît ne prenez pas de photos».

Des forces de la police avaient été déployées sur place dans la matinée pour prévenir tout incident pendant qu'ils distribuaient les ordres d'évacuation aux familles.

Quelques dizaines de jeunes colons radicaux venus d'implantations voisines ont tenté de s'opposer à l'évacuation, mais ils ont été évacués par les forces de l'ordre, selon Mme Samri.

La Cour suprême israélienne avait ordonné la semaine dernière l'évacuation avant le 4 septembre d'une cinquantaine de familles de Migron. Une décision précédente avait fixé le délai au 21 août.

Cette colonie sauvage située au nord de Ramallah et censée être démantelée depuis dix ans, est devenue un symbole du combat des colons contre les décisions de la Cour suprême, qu'ils considèrent comme systématiquement contraires à leurs intérêts.

Selon des documents judiciaires, Migron, construite en mai 2001 en partie sur des terres privées palestiniennes sans l'autorisation du gouvernement israélien, comptait environ 250 habitants en 2009.

Plus de 340 000 Israéliens habitent dans des colonies en Cisjordanie occupée, et plus de 200 000 autres dans une douzaine de quartiers érigés à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis juin 1967.

Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies sont illégales, qu'elles aient reçu ou non l'autorisation du gouvernement israélien.