Deux soldats de l'OTAN, victimes d'une nouvelle « attaque de l'intérieur » déclenchée par un militaire afghan, et dix soldats afghans ont été tués lundi dans le sud de l'Afghanistan, où 17 villageois ont été décapités la veille par des inconnus, selon l'OTAN et les autorités locales.        

Dans le Laghman, province de l'est proche de la capitale Kaboul, la force internationale de l'OTAN (ISAF) a été victime d'une nouvelle attaque lancée par un des soldats afghans qu'elle forme en vue de son retrait de ce pays prévue fin 2014.

« Un membre de l'armée nationale afghane a retourné son arme contre des soldats de l'ISAF aujourd'hui dans le Laghman », a annoncé lundi un porte-parole de l'ISAF. « L'assaillant a été tué en retour par des soldats de l'ISAF », a-t-il ajouté.

Cet incident porte à 42 le nombre des soldats de la force internationale tués par des soldats ou des policiers afghans ou rebelles infiltrés dans leurs rangs cette année - dont 12 pour le seul mois d'août - soit 13 % des pertes totales de l'ISAF en Afghanistan.

Dans le sud du pays, des rebelles talibans ont attaqué tôt lundi matin un poste militaire et tué dix soldats afghans, selon les autorités locales, qui ont évoqué là aussi un complot fomenté par des soldats infiltrés par la rébellion.

« Un de nos postes a été attaqué dans le district de Washir. Dix soldats ont été tués », a déclaré à l'AFP un haut responsable de la police locale, le colonel Mohammad Ismaiel, chef adjoint du centre de coordination des opérations militaires effectuées par l'OTAN et les forces afghanes dans la région.

Daud Ahmadi, porte-parole des autorités provinciales du Helmand, a confirmé ce bilan et estimé que l'attaque était le résultat d'un « complot venu de l'intérieur » impliquant des soldats afghans qui ont aidé les insurgés.

« Quatre soldats ont été blessés et cinq autres se sont enfuis avec les talibans en emportant leurs armes », a-t-il ajouté. Cette version des faits n'a pas été confirmée par le colonel Hotak, qui a précisé que l'enquête sur l'incident était en cours.

Toujours dans le Helmand, dans le district de Kajaki, « 17 villageois - 15 hommes et deux femmes - ont été décapités hier soir par des inconnus », a déclaré Daud Ahmadi, un bilan confirmé par le colonel Hotak. « Nous ne savons pas pour le moment qui est derrière ces meurtres. L'enquête se poursuit », a ajouté M. Ahmadi.

La flambée des « attaques de l'intérieur » inquiète particulièrement les États-Unis, qui dirigent l'ISAF, et le gouvernement afghan, dont les troupes sont censées prendre le relais de la force internationale et assurer elles-mêmes la sécurité de l'Afghanistan d'ici à la fin 2014.

En visite à Kaboul la semaine dernière, le chef d'état-major de l'armée américaine Martin Dempsey avait pressé les responsables afghans d'agir pour contrer ce phénomène. Le gouvernement de Kaboul a de son côté accusé mercredi dernier ses voisins, visant notamment sans le nommer le Pakistan, d'avoir infiltré ses forces de l'ordre et d'être derrière cette vague d'attaques.