Une série d'attentats, la plus sanglante depuis près de trois semaines, a fait au moins 17 morts et 96 blessés en Irak dimanche, a-t-on appris auprès de sources sécuritaires et médicales.

Dans la journée, l'État islamique d'Irak (ISI), une ombrelle de groupes affiliés à Al-Qaïda, a annoncé son intention de s'en prendre à l'appareil judiciaire du pays en «éliminant des juges et des procureurs».

L'attentat le plus sanglant a eu lieu juste avant la rupture du jeûne du ramadan à Mahmoudiya, une ville située à 30 km au sud de la capitale irakienne.

A 19h15 (16h15 GMT) une voiture piégée a explosé, suivie d'une deuxième, quelques minutes plus tard. Dix personnes sont mortes et 36 ont été blessées, selon deux responsables des autorités sanitaires.

Non loin, dans la ville de Madain, l'explosion de plusieurs bombes placées en bordure de route a fait six morts et 13 blessés, selon un responsable du ministère de l'Intérieur et une source médicale.

Mossoul, l'une des villes les plus dangereuses d'Irak, a également été touchée, lorsqu'une voiture piégée a explosé à proximité d'un commissariat, tuant un policier et blessant 15 personnes, ont indiqué le lieutenant de police Mohammed Khalaf et le docteur Mahmoud Haddad de l'hôpital municipal.

A Ramadi, la capitale de la province occidentale d'Al-Anbar, à majorité sunnite, l'explosion de plusieurs voitures piégées a blessé neuf personnes, dont cinq policiers, selon des sources sécuritaires et médicales.

Tôt dimanche, à 07h (04h GMT), une voiture piégée stationnée près d'un restaurant de Najaf, à 150 km au sud de Bagdad, a explosé, blessant 23 personnes, dont quatre grièvement, selon Salim Naama, porte-parole des services sanitaires de la province de Najaf.

Najaf est un haut lieu de l'islam chiite. La ville abrite notamment le mausolée d'Ali, la figure centrale du chiisme.

Cette série d'attentats est la plus sanglante depuis près de trois semaines. Le 3 juillet, 39 personnes avaient péri dans des attentats.

Selon un décompte effectué par l'AFP, 120 personnes ont été tuées depuis le début du mois et 339 blessées dans des attentats.

Dans la journée, l'État islamique d'Irak (ISI), branche d'Al-Qaïda, a annoncé son intention d'«éliminer les juges et les procureurs» et libérer ses militants emprisonnés.

Dans un message audio diffusé sur le site jihadiste Honein, le chef d'ISI, Abou Bakr al-Bagdadi, annonce «le lancement d'un nouveau projet, baptisé +Abattre les murs+. La priorité est de libérer les prisonniers musulmans où qu'ils se trouvent, puis de traquer et éliminer les juges, les procureurs et ceux qui les protègent».

Désigné «émir des croyants» il y a deux ans, Abou Bakr al-Bagdadi appelle en outre les tribus sunnites à «envoyer (leurs) fils auprès des moujahidines pour défendre la religion et obéir à Dieu».

Il était impossible dans l'immédiat de confirmer l'authenticité de l'enregistrement.

L'ISI, une ombrelle de groupes affidés à Al-Qaïda, est affaiblie par rapport à son apogée en 2006 et 2007, mais il est encore capable de commettre des attentats spectaculaires.