Les enquêteurs bulgares, avec l'aide du FBI et de la CIA aux États-Unis, des services secrets israéliens ainsi que d'Interpol, ont travaillé à plein régime, hier, pour tenter d'identifier l'auteur et le commanditaire de l'attentat suicide anti-israélien du 18 juillet.

L'attentat, premier du genre en Bulgarie, a tué cinq Israéliens et un Bulgare - le conducteur du bus transférant les touristes arrivés à l'aéroport de Bourgas, sur la mer Noire. Le kamikaze, un homme de 36 ans repéré grâce à une caméra de surveillance de l'aéroport, a également trouvé la mort, selon le ministre bulgare de l'Intérieur, Tsvetan Tsvetanov.

L'attentat suicide a été imputé par Israël à l'Iran comme commanditaire et au mouvement chiite libanais Hezbollah comme exécutant, ce que tous deux nient véhémentement.

M. Tsvetanov a indiqué que le suspect était «une personne qui n'est pas un ressortissant bulgare».

Selon des témoins, l'homme parlait anglais avec un accent, peut-être arabe.

Le seul document d'identité retrouvé sur le kamikaze est un faux permis de conduire américain délivré par l'État du Michigan.

Avec l'aide du FBI et de la CIA, les enquêteurs bulgares tentent de retrouver la piste du faux permis de conduire. Ils ont aussi appelé à l'aide le service de coordination des polices du monde entier, Interpol, qui a dépêché à Sofia dès mercredi soir une équipe de spécialistes de son unité de sécurité et antiterrorisme.

Cette équipe va vérifier si le faux permis figure dans la base de données des documents de voyage perdus ou volés d'Interpol. Cette base comprend plus de 33 millions de références.

Ayant réussi à prélever des empreintes digitales sur une main du suspect, les enquêteurs, grâce à un test ADN en cours, espèrent aussi pouvoir identifier rapidement le kamikaze.

Victimes rapatriées

Les corps des cinq Israéliens tués sont arrivés dans la nuit de jeudi à hier à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv dans des cercueils recouverts du drapeau israélien. Une cérémonie militaire a été organisée pour leur rendre hommage.

Les blessés hospitalisés à Bourgas sont arrivés quelques heures auparavant à Tel-Aviv à bord d'un avion militaire israélien. Le Magen David Adom (équivalent israélien de la Croix-Rouge) a indiqué que 36 Israéliens blessés avaient été hospitalisés, en plus des trois blessés graves.

Une soixantaine de touristes israéliens ayant échappé à l'attentat ont également été rapatriés, à bord d'un Airbus affrété par le gouvernement bulgare.

L'Iran ciblé

Si, selon Tsvetan Tsvetanov, «aucune organisation n'a revendiqué l'attentat», le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a dès mercredi montré du doigt l'Iran, dénonçant «une offensive terroriste iranienne». «Tous les signes mènent à l'Iran», a-t-il déclaré. Jeudi, il a été encore plus clair, mettant en cause comme commanditaire l'Iran et comme exécutant le mouvement chiite libanais Hezbollah.

Téhéran a dénoncé les accusations israéliennes, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, affirmant que l'Iran condamnait «tout acte terroriste».

L'attentat a coïncidé jour pour jour avec le 18e anniversaire de celui commis en 1994 contre la Mutuelle juive argentine (Amia) à Buenos Aires, qui a fait 85 morts et 300 blessés. Un attentat aussi imputé par Israël à l'Iran et au Hezbollah libanais.