Le président de la Palestine, Mahmoud Abbas, a donné lundi son approbation finale à l'exhumation de la dépouille de Yasser Arafat et a demandé l'ouverture d'une enquête internationale sur la mort mystérieuse de son prédécesseur.

Cette décision survient près d'une semaine après qu'un laboratoire suisse eut détecté des traces de polonium 210, une substance extrêmement radioactive, sur des vêtements ayant appartenu à M. Arafat.

Les tests sur les os du leader, décédé le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire français, pourraient permettre de vérifier les allégations du gouvernement palestinien, qui soutient que Yasser Arafat a été empoisonné.

Mais certains experts croient qu'il pourrait déjà être trop tard pour obtenir des résultats concluants.

Plusieurs représentants de la Palestine ont accusé Israël d'avoir assassiné M. Arafat. Les médecins français qui l'ont soigné durant ses derniers jours n'ont pas clairement identifié la cause de son décès.

De son côté, l'État hébreu a vivement nié avoir tué le président palestinien.

Yasser Arafat, qui est mort à l'âge de 75 ans, a été enterré dans un mausolée situé dans le complexe gouvernemental à Ramallah, en Cisjordanie, où il a passé les trois dernières années de sa vie, assiégé par les troupes israéliennes.

La semaine dernière, Al-Jazeera a diffusé les résultats d'une investigation de neuf mois sur la mort du leader palestinien. La veuve du disparu, Suha, a remis à la chaîne le dossier médical de son mari ainsi qu'un sac renfermant des objets lui ayant appartenu, dont un chapeau de fourrure et un bonnet de laine contenant de ses cheveux, une brosse à dents et du linge portant des taches d'urine et de sang.

Il s'agit d'une volte-face de la part de Mme Arafat, qui s'était opposée à ce que le corps de son époux fasse l'objet d'une autopsie au moment de son décès il y a huit ans.

Au courant de la semaine, le gouvernement palestinien devrait envoyer une invitation aux experts de l'Institut de radiophysique de Suisse afin qu'ils viennent à Ramallah pour participer à l'exhumation.

La victime la plus célèbre du polonium est l'ancien agent du KGB devenu un farouche opposant du Kremlin, Alexander Litvinenko, qui est décédé à Londres en 2006 après avoir absorbé la substance en buvant du thé.