L'Iran a nuancé samedi ses menaces de fermer le détroit d'Ormuz s'il était attaqué ou empêché d'exporter son pétrole, soulignant qu'il agissait «rationnellement» et ne prendrait une telle décision qu'en dernier ressort, si ses intérêts vitaux étaient en jeu.

«Nous avons des plans pour fermer le détroit d'Ormuz, car les responsables militaires doivent avoir des plans pour toute situation», a déclaré le chef d'état-major des forces iraniennes le général Hassan Firouzabadi, cité samedi par l'agence Isna.

«Mais l'Iran, qui agit rationnellement, ne fermera pas le corridor par où transite 40% de l'énergie mondiale, à moins que ses intérêts ne soient sérieusement menacés», a-t-il ajouté.

Divers responsables politiques ou militaires iraniens ont évoqué ces derniers mois une fermeture d'Ormuz si l'Iran était attaqué par Israël ou par les États-Unis, ou si ses exportations pétrolières étaient touchées par l'embargo occidental mis en place depuis le début de l'année pour obliger Téhéran à ralentir son programme nucléaire controversé.

Plus d'une centaine de députés ont signé le 2 juillet un projet de loi pour obliger le gouvernement à interdire le passage du détroit à tout navire transportant du brut vers l'Europe, en représailles à l'embargo pétrolier de l'UE entré en vigueur le 1er juillet.

Le vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi avait averti en décembre que l'Iran fermerait le détroit, par où transite le tiers du trafic maritime pétrolier mondial, en cas d'embargo contre ses exportations pétrolières.

L'avertissement avait été appuyé par des manoeuvres des Gardiens de la révolution iraniens dans cette voie d'eau internationale peu profonde et large d'une cinquantaine de kilomètres seulement.

Les menaces iraniennes ont suscité à chaque fois des mises en garde des États-Unis, affirmant qu'ils interviendraient militairement pour maintenir ouvert le passage par lequel transite l'essentiel du brut produit par les pays du Golfe.

«Ce que mes collègues peuvent dire sur le détroit d'Ormuz est lié à la mission qui leur est assignée», a expliqué samedi le général Firouzabadi au quotidien Khorassan. «Mais l'ordre de remplir cette mission ne peut être donné que par une décision du Conseil suprême de sécurité nationale approuvée par le Guide suprême» iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a-t-il souligné.

«Les déclarations (des responsables militaires) n'ont aucun impact sur une décision de fermer ou non le passage du pétrole dans le détroit», a-t-il ajouté.

Au-delà de l'embargo pétrolier occidental, Israël et les États-Unis n'ont pas exclu des frappes contre les sites nucléaires iraniens si la communauté internationale n'arrivait pas à persuader par la négociation Téhéran de réduire ses activités nucléaires condamnées par six résolutions de l'ONU.

Les discussions entre l'Iran et les grandes puissances sont dans l'impasse, et Israël n'a cessé de faire monter la pression ces derniers mois alors que Téhéran intensifiait son programme nucléaire.