Le chef du conseil provincial de Bassora, dans le sud de l'Irak, a annoncé lundi qu'il oeuvrait pour que cette région devienne autonome, trois ans après l'échec d'une première tentative en ce sens.

Dans une déclaration à la presse, Sabah al-Bazzouni a indiqué qu'il allait appeler à la création d'une région autonome à Bassora, grande ville portuaire à 450 km au sud de Bagdad, en raison de la poursuite de la crise politique au sein du gouvernement central dirigé par le chiite Nouri al-Maliki.

L'article 119 de la Constitution irakienne garantit qu'«un ou plusieurs gouvernorats ont le droit de s'organiser en région en s'appuyant sur une requête qui doit être approuvée par référendum».

Seul le Kurdistan (nord), qui regroupe les provinces d'Erbil, de Dohouk et de Souleimaniyeh, a actuellement le statut de région autonome en Irak.

Bassora, région pétrolière, avait déjà lancé un projet similaire en janvier 2009, mais l'avait abandonné faute d'avoir réuni les signatures requises.

Plusieurs provinces ont exprimé ces dernières années leur volonté d'acquérir le statut de région autonome, mais les dirigeants irakiens ont estimé que cela était prématuré et pourrait provoquer des conflits à l'intérieur du pays.

Peu après le départ des forces américaines d'Irak en décembre 2011, une crise politique a éclaté entre chiites et sunnites. Le bloc Iraqiya et les kurdes avaient alors dénoncé les méthodes de M. Maliki, jugées autoritaires.

Le conflit avait été aggravé par l'émission au même moment d'un mandat d'arrêt à l'encontre du vice-président sunnite Tarek al-Hachémi, en fuite.

Dans une nouvelle attaque des dirigeants kurdes contre Nouri al-Maliki, un dirigeant kurde irakien a accusé lundi Bagdad de vouloir mener un «nettoyage ethnique».