Barack Obama n'a pas atterri sur un porte-avions décoré d'une bannière proclamant «Mission accomplie», mais c'est tout comme.

Au moment même où Mitt Romney lui reprochait de récupérer la mort d'Oussama ben Laden à des fins électorales, le président se trouvait à bord d'Air Force One en route pour Kaboul, où il a plus tard souligné le premier anniversaire d'un des plus grands succès de son mandat en signant un accord stratégique avec son homologue afghan et en s'adressant à ses concitoyens à partir de la base américaine de Bagram.

«Nous avons établi une voie claire pour terminer notre mission en Afghanistan», a déclaré Barack Obama, qui a pris la parole dans un hangar où se trouvaient des véhicules militaires, dont l'un était recouvert en partie d'un drapeau américain. «Le but que j'ai fixé, de défaire Al-Qaïda et de le priver d'une chance de se reconstituer, est maintenant à notre portée.»

«Nous avons évolué pendant plus d'une décennie sous les nuages noirs de la guerre. Pourtant ici, dans l'obscurité qui précède l'aube de l'Afghanistan, nous distinguons la lueur d'un jour nouveau qui point à l'horizon», a ajouté le président, qui avait quitté en secret Washington dans la nuit de lundi à hier et avait atterri à la base de Bagram.

L'accord stratégique signé par les chefs d'État américain et afghan pose les jalons des futures relations entre leurs pays après le départ des forces étrangères de l'Afghanistan, prévu à la fin de 2014. Aux termes de l'entente, l'Afghanistan pourrait notamment permettre à des forces américaines de rester au-delà de 2014 pour «former les forces afghanes et viser les éléments d'Al-Qaïda restants».

Il ne sera cependant pas question de bases militaires permanentes en Afghanistan, où les États-Unis comptent toujours 87 000 soldats.

«Cette période de guerre a commencé en Afghanistan et c'est là qu'elle prendra fin», a déclaré Barack Obama.

Des élus républicains, dont John McCain, ont salué la troisième visite-surprise du président démocrate en Afghanistan ainsi que la signature de l'entente stratégique.

«C'est toujours bon quand un président se rend là où de jeunes hommes et femmes sont en danger», a déclaré le sénateur d'Arizona. «Nous pensons que c'est un bon accord», a-t-il ajouté.

Mitt Romney avait cependant commencé la journée en affirmant qu'il était «déplacé» de la part du président de «politiser» la mort de ben Laden «et d'essayer d'en tirer une distinction» entre son adversaire et lui.