L'ancienne chef du parti d'opposition israélien Kadima, Tzipi Livni, a annoncé mardi qu'elle démissionnait de la Knesset (Parlement), un mois après sa défaite lors des primaires au sein du parti de centre droit.

Son rival, l'ancien ministre de la Défense Shaul Mofaz avait obtenu 61,7% des suffrages exprimés le 28 mars dernier, contre 37,23% pour Mme Livni.

La démission de Mme Livni intervient alors que des élections législatives anticipées devraient se tenir entre août et octobre prochains.

Cette ancienne chef de la diplomatie israélienne n'a pas ménagé ses critiques, notamment en matière de politique étrangère, à l'égard de l'actuel gouvernement en annonçant sa démission.

«Israël est sur un volcan. L'horloge internationale tourne et l'existence d'Israël en tant qu'État juif et démocratique est en danger de mort», a-t-elle dit avant de présenter sa démission au président de la Knesset Reuven Rivlin.

«Depuis des années les dirigeants israéliens se mettent la tête dans le sable, sont occupés par des exercices politiques et pendant ce temps, la menace contre Israël ne fait que croître. Pour se rendre compte de cela, les rapports du Shin Beth (le service israélien de sécurité intérieure) ne sont pas nécessaires», a-t-elle poursuivi.

Elle faisait allusion aux déclarations controversées de l'ancien patron du Shin Beth, Youval Diskin, qui a accusé samedi le premier ministre Nétanyahou et le ministre de la Défense Ehud Barak de «tromper» les Israéliens sur l'Iran et d'être incapables de gérer une éventuelle confrontation avec Téhéran.

Mme Livni, a ajouté ne pas regretter d'avoir continué à promouvoir une solution au conflit avec les Palestiniens alors que les négociations sont au point mort depuis septembre 2010.

«Même si le conflit israélo-palestinien n'est plus en vogue actuellement, il y a un besoin urgent de promouvoir un accord permanent avec les Palestiniens ainsi qu'avec le monde arabe», a-t-elle dit.

«Je quitte la Knesset à ce stade, mais je ne quitte pas la vie publique», a précisé Mme Livni, âgée de 53 ans et mère de deux enfants, qui bénéficie d'une réputation d'intégrité.

Cette avocate de formation avait pris la tête de Kadima en 2009, remplaçant l'ancien premier ministre Ehud Olmert, démissionnaire suite à des affaires de corruption.